Carles Puigdemont revient en Catalogne, après sept ans d’exil en Belgique, au risque d’être arrêté

Carles Puigdemont en campagne, le 27 juillet dernier. (Photo by IDRISS BIGOU-GILLES / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’ancien président catalan annonce son retour chez lui après un long séjour en Belgique, consécutif à la déclaration d’inpendance de 2017. Mais il est toujours poursuivi par la justice espagnole.

Carles Puigdemont aura séjourné sept ans en Belgique. Il avait trouvé refuge à Waterloo fin 2017, après avoir déclaré unilatéralement l’indépendance de la Catalogne et fuit immédiatement la justice qui voulait l’arrêter pour sédition. Le leader catalan annonce dans un message vidéo ce mercredi 7 août, après une lettre ouverte la veille, qu’il retourne chez lui. Pourtant, en dépit d’une amnistie signée avec le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez, il reste poursuivi par la justice pour “malversation”.

De retour, malgré la défaite

Dans ce message vidéo, Carles Puigdemont souligne qu’il souhaite rentrer au pays pour assister à l’investiture du nouveau président catalan, le socialiste Salvador Illa. L’arrivée au pouvoir de ce dernier marque le retour d’un président fidèle au lien avec l’Espagne, même s’il est soutenu par les indépendantistes d’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya), la gauche républicaine.

Carles Puigdemont avait mené campagne pour son parti et était lui aussi candidat à cette investiture. Pour mener campagne, il s’était déjà rapproché de sa terre natale en s’installant en Catalogne française. Ayant échoué dans sa quête du pouvoir, il dit vouloir participer à la session du parlement pour des raisons démocratiques. De retour au pays, il risque toutefois l’arrestation.

Un défi à la justice

“Dans des conditions démocratiques normales, il serait sans objet pour un député comme moi d’annoncer sa participation, mais ce ne sont pas des conditions démcratiques normales“, plaide-t-il.

Une loi d’amnistie a été signée par le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, en l’anchange du soutien des partis catalans au niveau fédérale. Mais la Cour suprême espagnole s’y est partiellement opposé concerné un délit de “malversation financière”. Elle a maintenu son mandat d’arrêt sur le territoire espagnol.

Selon la justice, en organisant le référendum d’indépendance, les dirigeants catalans, dont Puigdemont, ont “profité de leurs responsabilités au sein du gouvernement catalan (…) pour ne pas devoir assumer eux-mêmes les coûts inhérents à leurs initiatives personnelles”. Qui plus est, “la réalisation du référendum qu’avaient interdit les institutions espagnoles allait porter préjudice automatiquement à la configuration du pays et la dimension territoriale de l’UE, avec une conséquence directe sur les recettes engagées par l’Espagne dans le budget de l’UE”.

En annonçant son retour, Carles Puigdemont défie une Cour suprême qu’il estime dominée par les conservateurs. Il met aussi le gouvernement socialiste à l’épreuve de son éventuelle arrestation.

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