Ursula von der Leyen annonce la suspension de l’aide bilatérale et propose des sanctions contre les ministres extrémistes israéliens.
La Commission européenne va suspendre son aide bilatérale à Israël et plaider pour des sanctions ciblées, a annoncé Ursula von der Leyen mercredi à Strasbourg lors de son discours annuel sur l’état de l’Union. Bruxelles souhaite également geler le volet commercial de l’accord d’association.
« Nous suspendrons notre aide bilatérale à Israël, sans toucher à la coopération avec la société civile israélienne ni avec Yad Vashem », a déclaré la présidente de la Commission. Elle propose aussi une suspension partielle de l’accord d’association sur les questions commerciales et des sanctions contre les « ministres extrémistes » et « colons violents ».
Une Europe divisée
Ces mesures risquent toutefois de buter sur les divergences entre États membres. L’Allemagne et plusieurs partenaires s’opposent de longue date aux sanctions, quand l’Espagne ou la Belgique réclament une ligne plus ferme. Bruxelles avait déjà suggéré une suspension partielle du programme scientifique Horizon, sans parvenir à rallier une majorité.
La situation à Gaza qualifiée « d’inacceptable »
Von der Leyen a dénoncé la famine « provoquée par l’homme » à Gaza et « l’asphyxie financière » de l’Autorité palestinienne. Elle a fustigé les projets de colonisation qui compromettent une solution à deux États. « Nous ne devons pas laisser saper la vision d’un État palestinien viable », a-t-elle insisté, tout en excluant toute place pour le Hamas, qualifié de « fléau ».
La réplique d’Israël
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a vivement réagi. Selon lui, l’Union européenne envoie « le mauvais message » en appelant à des sanctions. « Les déclarations faites ce matin par la présidente de la Commission européenne sont regrettables. L’Europe envoie une fois de plus un message erroné, qui ne fait que renforcer le Hamas et ses alliés au Moyen-Orient », a-t-il dénoncé sur X.