Bientôt un Tinder de la migration économique

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La Commission européenne a proposé de créer une plateforme mettant en relation les employeurs européens et les demandeurs d’emploi de pays hors-UE. Ce “Tinder” de la migration économique vise à soutenir les moyens de migration régulière et à lutter contre la pénurie de main d’œuvre en Europe.

L’Union européenne fait face à une importante pénurie de travailleurs qui devrait s’aggraver dans les prochaines années. “Rien qu’en raison de l’évolution démographique, l’Union aura besoin de 7 millions de travailleurs d’ici 2030”, a noté la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson. “Nous aurons davantage besoin de migration économique, car les mesures permettant de libérer le potentiel de la main d’œuvre domestique ne suffiront pas.”

Une guerre mondiale des talents

“Au même titre qu’une course à l’énergie ou aux matières premières, l’Europe est engagée dans une guerre mondiale de talents avec des concurrents puissants tels que les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie”, a déclaré le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas.

La “réserve de talents” proposée par la Commission, qui devra encore faire l’objet de négociations au sein du Parlement européen et du Conseil (États membres), vise à faciliter le recrutement de demandeurs d’emploi provenant de pays tiers dans des secteurs en pénurie. Construction, soins de santé, soins aux personnes âgées, technologies, transition verte, transport, etc., soit un total de 42 professions seraient reprises sur la plateforme numérique.

Sur base volontaire

La participation des États membres à cette plateforme se ferait sur base volontaire et l’outil ne se substituerait pas aux procédures nationales d’immigration et de délivrance de visas. La plateforme inclura d’ailleurs des informations sur ces procédures. “Le fait est qu’en ce moment, nous sommes en train de perdre la course mondiale. Octroyer des permis de travail et faciliter les procédures nous permet d’être plus attractifs”, a estimé la commissaire Johansson. “Mais aussi la lutte contre le racisme, car le racisme est un obstacle au choix de l’Europe par les personnes qualifiées.”

La plateforme servira également à mettre en place des partenariats avec des pays tiers incluant des possibilités d’emploi et de formation dans un État membre. Les demandeurs d’emploi pourront certifier les compétences acquises dans le cadre de ces partenariats et obtiendront un “passe” visible par les employeurs.

Décourager la migration irrégulière

Selon la Commission, les possibilités de migration légale pourraient décourager la migration irrégulière, même si les opportunités “doivent aller de pair avec une coopération renforcée en matière de retours”. Cette proposition s’intègre dans le pacte pour l’asile et la migration, visant à instaurer une approche européenne globale en la matière, dont les différents volets poursuivent leur chemin législatif semé d’embuches. La Commission espère toujours voir aboutir le pacte avant la fin de la législature.

Parallèlement, l’exécutif européen a proposé mercredi des mesures visant à améliorer la reconnaissance des qualifications et compétences acquises dans des pays hors-UE; et d’autres ayant pour but d’encourager la mobilité dans tous les domaines de l’éducation et de la formation.  

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