Barnier veut “garder la crédibilité de la France” sur les marchés
Le Premier ministre français Michel Barnier a insisté dimanche sur sa volonté de “garder la crédibilité de la France” sur les marchés, le déficit du pays ayant dérapé ces dernières années, sans alourdir les impôts sur l’ensemble des Français, évoquant une taxation des plus riches.
“Une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France”, a déclaré le Premier ministre de droite sur la chaîne France 2, alors que le déficit public du pays s’affiche à plus de 5% du PIB, au-delà de la limite européenne de 3%.
Pas alourdir l’impôt sur l’ensemble des Français, mais “les plus riches doivent prendre part à l’effort de solidarité”
Le Premier ministre, qui vient tout juste de former son gouvernement, a promis de ne “pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français”, expliquant vouloir préserver de hausses “les gens les plus modestes, les gens qui travaillent, les classes moyennes”. Mais, “les plus riches doivent prendre part à l’effort de solidarité”, a-t-il prévenu, refusant de se prononcer sur un éventuel rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF), demandé par la gauche.
Prendre le temps d’améliorer la réforme des retraites
Concernant la très controversée réforme des retraites, entrée en vigueur il y a un an et dont l’abolition est réclamée par la gauche et l’extrême droite, il a indiqué qu’il souhaitait “prendre le temps de (l’) améliorer”. “On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé”, a-t-il déclaré, ajoutant toutefois qu’il allait “faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour réformer”.
Ce gouvernement, annoncé officiellement samedi soir, fait la part belle au parti du président, Renaissance, et une bonne place à celui de droite Les Républicains (LR), pourtant sortis en net recul des élections législatives provoquées par la dissolution controversée de l’Assemblée nationale par M. Macron, après la déroute du camp présidentiel aux élections européennes.
Censure ?
Le gouvernement Barnier devra réussir à s’imposer face à une Assemblée fragmentée en trois blocs irréconciliables: la gauche, arrivée première aux élections en juillet, mais absente du gouvernement, le centre droit macroniste et l’extrême droite, en position d’arbitre. La gauche a déjà promis la censure du nouvel exécutif. Le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a appelé à se “débarrasser aussitôt que possible” de ce “gouvernement des perdants”, qui n’a selon lui “ni légitimité ni futur”.