Le Premier ministre Bart De Wever a dit jeudi espérer que l’Union européenne pourra éviter une escalade dans le conflit commercial avec les États-Unis. L’acceptation, la veille au Sommet de l’OTAN, de porter les dépenses militaires à 5% du PIB n’est évidemment pas anodin.
Les dirigeants européens auront l’occasion d’aborder ce sujet dans la soirée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit leur exposer l’état des négociations avec Washington.
Après plusieurs revirements, Donald Trump a mis sur pause jusqu’au 9 juillet une partie des tarifs douaniers imposés à l’UE. Si aucun accord n’est trouvé avant cette date, des droits de 20 % pourraient être introduits sur les produits européens importés aux États-Unis.
Appel à la modération
Bart De Wever espère que la Commission européenne, qui négocie au nom de l’UE, pourra trouver un compromis avec la partie adverse et ainsi éviter une guerre commerciale “stupide”. Il se méfie d’une surenchère.
“Menacer avec des contre-mesures sauvages est tout simplement idiot. Ne faisons surtout pas cela et restons calmes”, a-t-il prêché.
Des contre-mesures proportionnées envisagées
Si les États-Unis imposaient des droits de douane “unilatéraux” et “déraisonnables”, l’UE devrait prendre des contre-mesures “proportionnées” et “raisonnables”, selon lui.
En guise de contre-mesure, la Commission s’est préparée à imposer à son tour des droits de douane sur quelque 115 milliards d’euros d’importations américaines. Ces mesures sont en suspens dans l’attente du dénouement des négociations.
Une diplomatie d’équilibre à l’Otan
Les Européens espèrent avoir amadoué Donald Trump lors du sommet de l’Otan à La Haye, lors duquel ils ont accepté d’augmenter drastiquement leurs dépenses militaires.
“On peut supposer que ce sera le cas, mais avec le président américain, on ne sait pas de quel pied il va se lever demain, ce qu’il va déclarer et ce qu’il faut prendre au sérieux. C’est pour le moins épuisant”, a commenté M. De Wever.
L’Espagne dans le viseur de Trump
L’Espagne s’est attiré les foudres du président américain après avoir refusé d’atteindre le seuil de 5 % du PIB pour les dépenses de défense. Donald Trump a menacé de faire payer ce pays en lui imposant des tarifs élevés.
Pourtant, l’Espagne est membre de l’Union douanière européenne, et la manière dont les États-Unis comptent taxer un seul pays de cette union est un “mystère” pour Bart De Wever.
“Nous verrons. Ce ne sera pas la première fois que la soupe est bue moins chaude qu’elle n’a été servie”, a-t-il estimé, sur son ton sarcastique habituel.