Au Japon, la croissance économique ralentit 

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© Getty Images

Le Japon a vu sa croissance économique ralentir nettement au troisième trimestre, alors qu’un typhon, une alerte gouvernementale au “mégaséisme” et une consommation toujours atone ont pesé sur l’activité — de quoi encourager le nouveau Premier ministre à muscler ses mesures de relance.

Selon une première estimation officielle publiée vendredi par le gouvernement, le produit intérieur brut (PIB) de la quatrième économie mondiale a progressé de 0,2 % au troisième trimestre 2024 comparé au deuxième. Il s’agit d’un net essoufflement de la croissance, après une hausse de 0,5 % au deuxième trimestre (chiffre révisé). Le chiffre dévoilé par le gouvernement correspond à la prévision médiane des économistes sondés par l’agence Bloomberg.

L’impact de la consommation privée et des catastrophes naturelles

La consommation privée, qui avait déjà plombé la croissance sur les six premiers mois de l’année, continue de peser. Elle a toutefois connu une embellie durant l’été (+0,9 % en progression trimestrielle), principalement grâce à la reprise des ventes automobiles.

“Les constructeurs ont repris leur production” après les scandales sur des fraudes aux tests de certifications qui avaient affecté le secteur au printemps, a réagi Marcel Thieliant, du cabinet Capital Economics, y voyant un signal “encourageant”. Cela signifie que “les dépenses en biens durables comme les voitures ont probablement repris”, abondait Ryutaro Kono, économiste de BNP Paribas avant l’annonce des statistiques, tout en notant que “la consommation personnelle a été affectée par les catastrophes naturelles”.

Ainsi, l’ampleur de la reprise a été limitée par le puissant typhon qui s’est abattu sur l’archipel fin août, obligeant à suspendre l’activité d’usines — notamment automobiles — à travers le pays. En outre, une alerte exceptionnelle au « méga-séisme » émise pendant une semaine par l’agence météorologique en août en réponse à une secousse au large de l’île méridionale de Kyushu a affaibli la demande touristique.

Des investissements et exportations en baisse

Le tableau d’ensemble demeure sombre : les investissements privés et publics ont légèrement diminué au troisième trimestre, tandis que les exportations nettes tiraient la croissance vers le bas.

Dans ce contexte, l’économie nippone s’est affichée en rebond jusqu’à présent cette année par comparaison à la performance très morose de l’an passé. Cependant, ce sursaut s’essouffle et “nous arrivons à une phase où les politiques économiques (du nouveau gouvernement) seront véritablement mises à l’épreuve”, avertit Yoshimasa Maruyama, expert de SMBC Nikko Securities.

Le défi du nouveau gouvernement

Le Premier ministre Shigeru Ishiba (PLD), en poste depuis début octobre, ne dispose plus de majorité au Parlement depuis un rude échec de la coalition au pouvoir lors d’élections législatives. Reconduit cette semaine à la tête d’un gouvernement minoritaire, il affiche l’ambition de lancer des mesures de relance de l’activité.

“Nous élaborerons (…) un budget supplémentaire” pour financer ces mesures, a déclaré M. Ishiba lundi, promettant des réformes structurelles pour rendre le pays plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers, ainsi qu’un plan de subventions massives aux secteurs de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs.

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