Au Grand Canyon, Biden en champion de l’environnement

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Joe Biden s’offre mardi un décor particulièrement somptueux pour se présenter en champion de l’environnement: il va en effet annoncer la création, autour du Grand Canyon, d’une zone protégée, destinée à freiner l’extraction d’uranium.

Le président américain, qui entame dans l’Arizona une tournée de trois jours dans le sud-ouest des Etats-Unis, doit signer dans la journée l’acte de naissance d’un nouveau “monument national”. Le terme désigne une zone dont la richesse naturelle mais aussi la signification historique ainsi que l’intérêt économique lui valent une protection particulière de l’Etat fédéral notamment face à toute activité industrielle ou minière.

Le territoire portera le nom de Baaj Nwaavjo I’tah Kukveni. Baaj Nwaajo, dans la langue des indiens Havasupai, signifie “la terre des tribus”, tandis que I’tah Kukveni, en langage hopi, veut dire: “Dans les pas de nos ancêtres”. Il recouvrera une superficie de plus de 400.000 hectares, autour du Grand Canyon, cette gorge profonde de jusqu’à 1.500 mètres, creusée par le fleuve Colorado dans des strates de roche aux couleurs changeantes. Le Grand Canyon lui-même, attraction touristique mondiale, est déjà protégé par son statut de parc national, officialisé en 1919.

(Photo by RHONA WISE / AFP)

Uranium

Ce n’était pas le cas pour ces terres environnantes qui deviennent un “monument national”. Les tribus locales, pour qui ces terres ont une grande importance spirituelle, réclamaient en particulier qu’elles soient à l’avenir protégées de toute extraction d’uranium. Ce sera donc chose faite, même si la Maison Blanche a précisé que les droits d’exploitation existants ne seraient pas retirés.

Joe Biden doit expliquer sa décision dans un discours à 11 heures locales (17h00 GMT) avant de s’offrir un moment de contemplation au bord du Grand Canyon, ce paysage emblématique du grand Ouest américain. L’exécutif américain a par ailleurs annoncé mardi une enveloppe de 44 millions de dollars afin d’aider des parcs nationaux dans tout le pays à faire face au changement climatique. Ce alors que le sud-ouest des Etats-Unis, et en particulier l’Arizona, subissent températures extrêmes et problèmes de sécheresse.

Ce voyage, qui est aussi un déplacement de campagne pour le démocrate de 80 ans, candidat à un second mandat, vise à célébrer le premier anniversaire de la signature, le 16 août 2022, de l'”Inflation Reduction Act” (IRA) – ainsi nommé parce qu’à l’époque, le pays subissait une flambée des prix. Ce gigantesque programme de subventions et d’incitations à la transition énergétique est la pièce maîtresse de la présidence Biden, aux côtés d’autres plans d’investissements dans les infrastructures et les technologies de pointe.

Sondages

Le “IRA”, une législation empreinte de patriotisme industriel qui a franchement bousculé les partenaires économiques des Etats-Unis, promet 370 milliards de dollars d’investissements dans la transition énergétique, notamment pour la fabrication de batteries pour voitures électriques ou les panneaux solaires.

Alors que les créations d’usines s’accumulent aux Etats-Unis, c’est sur cet aspect économique qu’insistera Joe Biden lors de son déplacement, mercredi, au Nouveau-Mexique. Jeudi, il se rendra dans l’Utah, pour présenter cette fois ses programmes de soutiens aux anciens combattants et retraités de l’armée.

Plus de la moitié des Américains (57%) désapprouvent la gestion du changement climatique par le président démocrate, mais admettent ne pas réellement savoir ce que contient le plan “IRA”, selon un sondage du Washington Post et de l’Université du Maryland publié lundi.

Les sondages “ne racontent pas toute l’histoire”, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, pour qui les enquêtes d’opinion sont des “instantanés” ne traduisant pas forcément les tendances de fond. “Nous allons continuer à parler” des réussites économiques et environnementales de Joe Biden, a-t-elle ajouté, et “nous espérons que le message passera.”

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