Aide internationale en baisse pour les pays les plus pauvres, alerte la Banque mondiale
Les 26 pays les plus pauvres au monde, abritant 40% de la population mondiale vivant sous le seuil de pauvreté, font face à une baisse historique du soutien international, a alerté la Banque mondiale. Cette réduction de l’aide survient à un moment critique où la situation socio-économique de ces pays se détériore rapidement.
Dans un rapport publié dimanche, la Banque mondiale met en garde contre le recul de la lutte contre l’extrême pauvreté. Ces pays sont confrontés à un taux d’endettement record depuis 2006, aux effets dévastateurs du réchauffement climatique, ainsi qu’à des crises politiques, des conflits et de l’insécurité. La Banque souligne que ces défis surviennent alors que les besoins en aide internationale sont plus pressants que jamais.
Effets de la pandémie et besoins d’investissement massifs
Les pays les plus pauvres ont particulièrement souffert des répercussions économiques de la pandémie de Covid, enregistrant une baisse du PIB par habitant pouvant atteindre 14% entre 2020 et 2024. Or, pour atteindre leurs objectifs de développement, ces pays devraient investir environ 8% de leur PIB chaque année, précise la Banque mondiale.
Selon Ayhan Kose, chef économiste adjoint de la Banque mondiale, ces économies nécessitent un soutien extérieur accru, en particulier via l’IDA (l’Association internationale de développement). L’IDA est aujourd’hui la principale source de financement étranger pour ces pays, alors que l’aide bilatérale a chuté à son plus bas niveau en 2022, soit le niveau le plus bas en 21 ans.
Solutions internes et défis structurels
La Banque mondiale alerte également sur la hausse préoccupante de l’endettement des pays les plus pauvres. En 2023, leur taux d’endettement moyen a atteint 72% du PIB, avec une augmentation de 9 points en une seule année. De plus, plus de 10% de leurs revenus fiscaux sont consacrés au remboursement des intérêts de la dette, en raison de l’augmentation des taux d’intérêt et de la dépendance à des devises étrangères telles que le dollar et l’euro.
La Banque mondiale recommande que ces pays élargissent leur base imposable et améliorent l’efficacité des dépenses publiques pour renforcer leurs revenus fiscaux. Toutefois, les obstacles restent considérables, notamment en raison de l’instabilité politique, des conflits, et des difficultés à contrôler certains territoires.