Impact des nouvelles technologies sur la croissance économique : Philippe Aghion décroche le Nobel d’économie

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Le prix Nobel d’économie, qui clôt la saison 2024, a récompensé lundi l’Israélo-Américain Joel Mokyr, le Français Philippe Aghion et le Canadien Peter Howitt pour leurs travaux sur l’impact des nouvelles technologies sur la croissance économique.

L’Académie royale des sciences de Suède a décerné lundi le prix Nobel d’économie à Joel Mokyr, Philippe Aghion et Peter Howitt pour leurs travaux sur le rôle décisif des nouvelles technologies dans la croissance économique.

Un hommage à ceux qui, contre le courant de la morosité et du conservatisme économique, continuent de croire que l’innovation est le moteur du progrès.

L’innovation, antidote à la stagnation

Selon le jury, le prix récompense les trois économistes pour « avoir expliqué la croissance économique tirée par l’innovation ».

La moitié du prix revient à Joel Mokyr, 79 ans, Israélo-Américain et professeur à l’université Northwestern (États-Unis), « pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique ». L’autre moitié est partagée entre le Français Philippe Aghionv, 69 ans, et le Canadien Peter Howitt, 79 ans, pour « leur théorie de la croissance durable fondée sur la destruction créatrice ».

En d’autres termes, là où certains regrettent un monde plus stable, moins bousculé par les ruptures technologiques, ces trois chercheurs rappellent que la vitalité d’une économie dépend précisément de sa capacité à accepter ces ruptures.

Le regard de l’histoire et la “destruction créatrice”

Joel Mokyr, professeur à l’université Northwestern aux États-Unis, “a utilisé des sources historiques pour découvrir les causes de la croissance soutenue qui est devenue la nouvelle normalité”, a déclaré le jury dans son communiqué.

De leur côté, Philippe Aghion et Peter Howitt ont examiné le concept de “destruction créatrice”, qui se réfère à la manière dont “lorsqu’un produit nouveau et meilleur arrive sur le marché, les entreprises qui vendent les produits plus anciens sont perdantes”, a ajouté le comité Nobel.

“Les travaux des lauréats nous rappellent que nous ne devons pas considérer le progrès comme acquis. Au contraire, la société doit rester attentive aux facteurs qui génèrent et soutiennent la croissance économique. Ces facteurs sont l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement”, a dit Kerstin Enflo, professeure d’histoire économique et membre du comité Nobel, en présentant le prix.

Les lauréats vont ainsi se partager le prix de 11 millions de couronnes suédoises (environ 1 million d’euros).

Les trois scientifiques succèdent dans le palmarès au Turco-Américain Daron Acemoglu, au Britannico-Américain Simon Johnson et au Britannique James Robinson. Ceux-ci ont reçu le prix l’année dernière pour leur étude sur les différences de prospérité entre les pays. Le prix Nobel d’économie n’a encore jamais été décerné à un Belge.

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