Fybox, la boîte belgo-chinoise
Lancer son entreprise d’abord à l’étranger pour revenir ensuite en Belgique. Si la trajectoire semble atypique, elle n’a pas effrayé John Rollier, qui a créé sa marque en Chine avant de rentrer au pays.
S’expatrier : un projet pour beaucoup de travailleurs. Mais au final, peu franchissent le pas. John Rollier fait partie de ceux qui ont tenté l’expérience… en mettant la barre un peu plus haut, pour créer une nouvelle entreprise à l’étranger. ” C’est effectivement assez original de commencer de la sorte “, explique-t-il. Il y a maintenant huit ans que John Rollier a créé sa société de panneaux éclairés par des leds haut de gamme en Chine.
Aujourd’hui, il est rentré au pays et a ouvert, il y a déjà quelques années, la filiale belge de sa marque. Pour monter son projet, John Rollier a pu compter sur un coup de pouce du Fonds Prince Albert : ” J’ai obtenu une bourse qui permet chaque année, à une vingtaine de jeunes de développer un business belge à l’étranger. On a choisi la Chine avec mon associé car 95 % des leds pour notre application viennent de ce pays. Il fallait la meilleure technologie possible afin d’avoir une box avec un rétroéclairage parfaitement uniforme “.
Dix fois moins cher qu’une télé
Les panneaux éclairés par leds sont destinés avant tout à l’affichage publicitaire pour les magasins. ” L’avantage de ce type de cadres est qu’ils permettent de présenter des publicités en haute définition et qui donnent un très beau rendu grâce à la lumière. Le prix, pour les grands formats est environ un dixième de celui d’une télévision, et les toiles – interchangeables – sont installées en moins d’une minute par le staff du magasin “, explique John Rollier.
Du coup, les commandes des grandes enseignes s’enchaînent. ” On travaille essentiellement avec des marques premiums qui accordent de l’importance à l’habillage de leur magasin et qui cherchent une uniformité entre leurs différents points de vente. On fournit, par exemple, Galeria Inno, Nike et International Duty Free, qui disposent de 1.000 boxes réparties dans leurs magasins propres. On peut proposer énormément de formats différents, tout étant produit sur mesure. La plus grande est située à l’aéroport de Zaventem et fait 3 m sur 6 m “, précise le responsable. Fybox espère néanmoins encore élargir son offre : ” Notre volume double chaque année. On espère atteindre les 10.000 boxes vendues pour 2020. On table sur un chiffre d’affaires d’au moins 1,5 million d’euros cette année et de 5 millions dans trois ans “, ajoute encore John Rollier.
Aujourd’hui, trois personnes travaillent toujours en Chine, tandis que six sont actives à Bruxelles où se trouve le siège principal. FyBox vend bien au-delà de l’Asie et de l’Europe où elle est active. ” On travaille avec des grandes chaînes. Du coup, nous les suivons dans leurs différents points de ventes à travers le monde “, explique le CEO.
La société compte également dans ses clients des entreprises qui cherchent à décorer leurs murs. En outre, elle n’exclut pas la possibilité d’étendre son offre aux privés. ” On reçoit souvent des remarques de personnes qui aimeraient disposer d’un cadre dans leur salon. Actuellement, nous ne sommes pas organisés pour ce marché. Mais nous étudions des projets pour proposer une solution plus adaptée au privé “, conclut John Rollier.
Arnaud Martin
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