TotalEnergies, un “bouc émissaire” du débat sur les prix de l’énergie ?
TotalEnergies est devenu un “bouc émissaire” dans le débat sur les prix de l’énergie, a déclaré mercredi son PDG, Patrick Pouyanné, qui a défendu les bénéfices réalisés en 2022 par le groupe énergétique français.
“Nous avons joué notre rôle” depuis le début de la guerre en Ukraine pour assurer la sécurité énergétique de la France et de l’Europe, a plaidé le dirigeant lors d’un échange public dans le cadre de la conférence sur l’énergie CERAWeek, à Houston (Texas).
Le groupe a par exemple favorisé les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe, notamment depuis les Etats-Unis où il est un acteur majeur, et tenté de compenser la perte du gazole russe, a détaillé M. Pouyanné. “Ils nous ont demandé de le faire”, a-t-il expliqué, en référence aux autorités, sans plus de précision. “Mais dans le même temps, nous sommes le bouc émissaire”, a lancé le polytechnicien, qui fêtera ses 60 ans en juin.
“Ils pensent que vous vous faites de l’argent sur l’essence. Ce n’est pas vrai”
“Quand vous annoncez des milliards et des milliards” d’euros de bénéfices, “et que, dans le même temps, les citoyens voient le prix du carburant grimper de plus en plus haut, ils pensent que vous vous faites de l’argent sur l’essence. Ce n’est pas vrai.” “C’est le débat. Nous devons l’accepter”, a expliqué M. Pouyanné.
TotalEnergies a dégagé, l’an dernier, 20,5 milliards de dollars de bénéfice net, le plus important de son histoire, grâce principalement à l’envolée des cours du pétrole et du gaz. “Les gens nous accusent d’avoir généré des superprofits avec la guerre. Non. Ce sont des superprofits qui proviennent des investissements que nous avons réalisés précédemment”, a plaidé le PDG de TotalEnergies.
Le groupe s’est engagé, en février, à plafonner à 1,99 euro le prix du litre d’essence sans plomb 95 ou de gazole dans les 3.400 stations-service de TotalEnergies en France.