Photovoltaïque: Skysun, la start-up belge à la conquête de l’Europe
Les jeunes Belges qui ont couvert les abattoirs d’Anderlecht de panneaux ouvrent une filiale en France et préparent une levée de fonds, en lorgnant vers d’autres pays du Sud. Une ambition calculée.
L’ambition de la transition énergétique peut donner des ailes à une start-up belge. En octobre 2021, Skysun avait frappé les esprits en présentant son projet de recouvrir les abattoirs d’Anderlecht de panneaux photovoltaïques, en tenant compte de l’architecture classée de ce patrimoine bruxellois. En ce mois de mai 2023, ses cofondateurs, Léopold Coppieters et Arthur Dawans, annoncent l’ouverture d’une filiale en France, avec un premier bureau à Strasbourg. Paris suivra.
« Nous disposons déjà de projets en cours de développement et en construction dans 5 régions en France. Et ce aussi bien au sol (de type agrivoltaïque) qu’en toiture et sur des ombrières de parking », souligne Charly Coppieters, qui dirigera la filiale française. Le potentiel est important : le cap est mis sur l’installation d’un million de panneaux solaires chez nos voisins d’ici 2030. « La France est sept fois plus grande que la Belgique, mais elle ne dispose que deux fois plus de panneaux photovoltaïques que nous », résume Léopold Coppieters, pour Trends Tendances.
Le regard tourné vers l’Europe du Sud
« La période est particulièrement excitante, poursuit le cofondateur de Skysun. Nous préparons également une levée de fonds pour dans quelques mois. Après les essais et erreurs du début, nous savons désormais avec exactitude ce que l’on fait et où nous voulons aller. Notre arrivée en France témoigne d’une volonté de croissance au niveau européen. C’est une première expérience de filiale nationale. » Les prochains pays concernés pourraient être l’Espagne, le Portugal, voire l’Italie. Pas mal pour une start-up issue d’expériences en études supérieures, à l’Ichec, l’Ephec et l’ULB.
Ce premier jalon à l’international permettra de tester la résistance du système mis en place, notamment en terme de ressources humaines. Le tout avec une vraie vision entrepreneuriale et un modèle de croissance raisonnable, soulignent ces jeunes aventuriers du renouvelable. Qui va également annoncer très prochaine la création de sa propre société de construction pour faire face à un défi important lié au boom du développement de panneaux : la difficulté de trouver des sous-traitants à prix modéré.
Le problème de la capacité du réseau, actuellement dénoncé en Wallonie n’affecte pas Skysun pour l’instant. « Ce n’est pas un problème dans notre logique industrielle et commerciale, répond Léopold Coppieters. C’est plutôt le cas pour les projets résidentiels. Nous, nous développons des projets en tant que fournisseur décentralisé, en veillant à ce que toute l’énergie produite soit consommée surplace. Quand ce n’est pas le cas, notre statut de fournisseur nous permet de vendre l’énergie localement. »
Visiblement, ces jeunes n’ont pas froid aux yeux et ont réponse à tout.
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