Pays-Bas: fin définitive du gisement de gaz de Groningue
Le Sénat néerlandais a approuvé la fermeture définitive des vannes du gisement de gaz naturel de Groningue (nord), le plus grand d’Europe, son exploitation étant à l’origine de séismes qui ont secoué des riverains durant des décennies.
Le robinet sera définitivement coupé le 1er octobre 2024, un an après la fin de l’exploitation du gisement et après des années de lutte politique. “Le gouvernement souhaite ainsi apporter plus de clarté et de certitude quant à la fin définitive de l’extraction de gaz”, a déclaré dans un communiqué mardi soir la Chambre haute. Les autorités maintenaient depuis octobre l’année dernière des unités d’extraction opérationnelles en cas d’hiver “très rigoureux”, sur fond de tensions géopolitiques persistantes. Le gisement était exploité depuis 1963 mais depuis plus de 20 ans, la population subit des séismes de faible magnitude mais proches de la surface, dus aux poches de vide formées lors de l’extraction de gaz, qui ont provoqué de nombreux dégâts. Après s’être réjouis en 2018 de la fermeture annoncée du gisement, les riverains ont déchanté face aux avertissements d’experts selon lesquels les séismes pourraient continuer durant des années. Nombre d’entre elles se sont également retrouvées face à un bourbier juridique et technique relatif aux indemnisations. Et si l’extraction de gaz a petit à petit été presque réduite à néant, La Haye a décidé en 2022 de reporter la fermeture des vannes en raison des incertitudes énergétiques mondiales en grande partie provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. “Une dette d’honneur doit être payée à la population de Groningen, en premier lieu en accélérant le renforcement des bâtiments et le règlement des dégâts”, a déclaré le Séant. Un groupe de campagne d’habitants, le Groningen Bodem Beweging (GBB), a qualifié la loi de “moment historique”, se disant “heureux et soulagé”, même si la décision est “douce-amère”. Les critiques de la décision ont exprimé des inquiétudes quant à la sécurité de l’approvisionnement en gaz aux Pays-Bas, en particulier compte tenu des incertitudes suscitées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici