“Nous allons vers 10 ans de certitude nucléaire”
Alexander De Croo a salué jeudi l’accord dégagé avec Engie sur la prolongation des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 lors d’une visite de la centrale liégeoise. “La Belgique sort de 10 ans d’incertitude nucléaire pour aller vers 10 ans de certitude”, s’est félicité le Premier ministre.
Le gouvernement belge et Engie ont signé le 29 juin un accord pour prolonger les réacteurs nucléaires de Tihange 3 et Doel 4. Celui-ci fixe également un montant forfaitaire, de 15 milliards d’euros, pour les coûts futurs liés au traitement des déchets nucléaires.
Lors d’une présentation, le directeur de la centrale de Tihange, Antoine Assice, a mis en exergue la “priorité absolue” mise sur la sûreté des centrales et l’importance du temps consacré à former les équipes à ce sujet. Il a également souligné le peu d’incidents survenus ces dernières années dans les deux centrales belges: quatre en 2021, trois en 2022 et un seul, pour le moment, en 2023. “Il s’agit d’incidents de niveau un, en termes de gravité, c’est un peu comme si on brûlait un feu rouge”, a-t-il imagé. Enfin, Antoine Assice a assuré que la disponibilité des centrales nucléaires belges était exemplaire, avec un taux de 82,1% en 2022 et de 96,1% pour le début de l’année 2023.
Un défi industriel et humain
Concernant la prolongation des deux unités nucléaires, Thierry Saegeman, CEO d’Engie Belgique, a assuré qu’il s’agissait d’un “défi industriel et humain” mais qu’il n’y avait actuellement “pas d’obstacle absolu” qui pourrait empêcher la mise en réseau des deux réacteurs à l’hiver 2026, comme prévu. “Pour l’instant nous attendons la fin du mois afin d’avoir une base pour se lancer dans l’un ou l’autre scénario. Pour les travaux, nous sommes dans une phase d’étude visant à déterminer quelles sont les modifications à effectuer. Il est encore trop tôt pour savoir combien coutera la mise aux normes (des réacteurs, NDLR) mais on a une enveloppe budgétaire qui se situe entre 1,6 et 2 milliards d’euros pour les deux sites.”
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“Cet accord prolonge les emplois de 300 à 350 personnes pour le seul site de Tihange”, s’est aussi réjoui Thierry Saegeman. “Au total, avec les sous-traitants concernés, on estime que 1.000 emplois seront sauvegardés pour Tihange et Doel. L’objectif sera ensuite de former nos équipes afin que celles-ci puissent effectuer le démantèlement.”
Approvisionnement garanti
Le CEO d’Engie a enfin affirmé que la transition écologique était essentielle pour l’entreprise, qui vise un objectif de zéro carbone net d’ici 2045. “Pour cela, on a aussi besoin des autres énergies: l’éolien, l’hydraulique, le solaire.” “Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cet accord était nécessaire”, a, de son côté, insisté Alexander De Croo. “Il s’agit d’assurer l’approvisionnement énergétique de notre pays, mais aussi de ne pas dépendre d’autres États, le tout en visant la réduction de nos émissions carbone. On a vu le problème avec la Russie et on s’est posé la question des options que nous avions en prenant en compte la réduction des émissions.”
Le Premier ministre a également tenu à rassurer concernant l’approvisionnement en énergie. “La situation est stable en ce qui concerne l’approvisionnement en Belgique, donc celui-ci est garanti jusqu’en 2025 ou 2026 quand les réacteurs de Tihange 3 et Doel 4 rejoindront le réseau.”
Pour terminer la visite, Alexander De Croo a pu découvrir les installations sécurisées de la centrale liégeoise. Il a ainsi observé la manière dont est stocké le combustible nucléaire puis a visité l’unité de Tihange 3 en rencontrant les équipes qui y travaillent.
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