Le gouvernement a validé l’accord avec Engie

La centrale nucléaire de Doel. (Photo by Thierry Monasse/Getty Images) © Getty Images

Le gouvernement réuni en comité restreint a validé durant la nuit l’accord conclu avec Engie sur la poursuite de l’activité des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3. La prolongation pour 10 ans des réacteurs est désormais traduite dans un cadre juridique, qui a été approuvé par le gouvernement, a indiqué mercredi la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten.

“Les documents contractuels peuvent maintenant être transmis à la Commission européenne pour approbation. Un travail colossal a été réalisé ces derniers mois pour que nous puissions reprendre notre production d’énergie en main“, a déclaré la ministre fédérale de l’Energie, citée par son cabinet.

Les textes de loi qui accompagnent l’accord ont aussi été discutés en comité restreint et un conseil des ministres sera organisé dans la journée pour les approuver avant de les soumettre au Conseil d’Etat et de les envoyer au parlement.

Le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, s’est réjoui de l’accord. “Mission accomplie”, a-t-il dit sur X.  “Nous avons aussi prévu la possibilité d’installer des SMR (petits réacteurs modulaires) en Belgique! Et nous ne prenons aucune mesure qui empêcherait la prolongation d’autres centrales dans le futur”, a-t-il ajouté.

Pour prolonger les deux réacteurs, la loi de 2003 qui organise la sortie du nucléaire devra être revue. Une mention relative aux SMR sera ajoutée dans l’exposé des motifs, rappelant les critères définis par le gouvernement qui a investi 100 millions d’euros dans cette technologie, a précisé le cabinet de Mme Van der Straeten.

Engie salue un accord permettant un “partage de risques équilibré”

“Nous sommes très heureux d’annoncer la signature définitive de cet accord qui permet un partage de risques équilibré pour la prolongation des deux unités nucléaires et élimine pour le Groupe Engie les incertitudes concernant l’évolution des provisions liées aux déchets nucléaires”, a réagi mardi matin la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor.

L’accord porte sur un montant d’investissement estimé entre 1,6 et 2 milliards d’euros et engage Engie ainsi que le gouvernement belge à mettre en œuvre “leurs meilleurs efforts” pour redémarrer les réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 dès novembre 2025. En outre, il comprend la création d’une structure juridique dédiée aux deux unités nucléaires prolongées, détenue à parité par l’État belge et Engie. 

Les deux parties ont également convenu d’un montant forfaitaire pour les coûts futurs liés au traitement des déchets nucléaires, concernant toutes les installations nucléaires d’Engie en Belgique, pour un montant total de 15 milliards d’euros payable en deux fois selon les catégories de déchets. Le texte final fixe également les conditions techniques et opérationnelles préalables à un redémarrage des deux unités dès novembre 2025, avec toutes les garanties de sûreté nucléaire. “L’exploitation de ces deux réacteurs ainsi que le travail de démantèlement engagé sur les autres unités permettra le maintien d’environ 4.000 emplois (directs, indirects et induits) et impliquera le recrutement de 200 collaborateurs supplémentaires dans les prochains mois”, souligne Engie. 

Cet accord reste soumis à une approbation par la Commission Européenne – auprès de laquelle une consultation est en cours – ainsi qu’au vote effectif des modifications législatives.

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