Bill Gates veut construire sa première centrale nucléaire nouvelle génération dès cet été

La société TerraPower – fondée par Bill Gates – doit lancer la construction d’une nouvelle génération de centrales nucléaires dans les mois à venir. De quoi propulser les États-Unis dans la course au développement de réacteurs à moindre coût.

Alors que la Belgique s’interroge encore quant au sort qu’elle souhaite réserver au nucléaire sur son territoire, la société américaine TerraPower se dit proche d’une avancée majeure dans ce domaine. Son projet? Déployer des réacteurs plus petits, plus efficaces et surtout moins chers. La promesse? « Révolutionner » la manière de produire de l’électricité dans les centrales nucléaires. L’objectif? Accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.

Une nouvelle technologie

Commercialisée sous le nom de réacteur Natrium par TerraPower, cette nouvelle technologie se base sur un réacteur qui ne serait pas refroidi par de l’eau, mais par du sodium liquide. Une particularité qui devrait permettre de faire baisser les coûts de fabrication. Chris Levesque, directeur général de TerraPower, a en effet déclaré au Financial Times que les réacteurs Natrium pourraient être construits pour environ la moitié du coût des réacteurs standard refroidis à l’eau.

Pourquoi de telles économies? C’est le point d’ébullition élevé de ce métal liquide – près de 900 °C – qui le rend particulièrement intéressant comme liquide de refroidissement. Autre atout: les réacteurs refroidis au sodium fonctionnent à des pressions plus basses, ce qui nécessite moins de systèmes de sécurité. La centrale pourrait donc être construite avec des matériaux moins onéreux, qui garantiraient malgré tout la sécurité.

Pour ce projet, TerraPower a levé près d’un milliard de dollars de financement privé et jusqu’à deux milliards de dollars de l’État américain pour compléter la construction de leur première centrale à Kemmerer, dans le Wyoming. Les travaux devraient démarrer en juin, que l’entreprise ait reçu ou non un permis de la Commission de réglementation nucléaire.

Entre 345 et 500 mégawatts électriques

Le site promet de produire 345 mégawatts électriques. Mais cette capacité pourrait être portée à 500 MWe en cas de besoin. Pour arriver à une telle puissance, le réacteur peut s’appuyer sur un système de stockage de la chaleur grâce à de grands réservoirs de sel fondu. De quoi permettre de conserver une partie de l’énergie produite afin de la redistribuer au moment opportun.

Quant aux coûts d’une telle énergie, TerraPower n’a pas encore fourni d’estimations des prix qu’elle facturerait pour l’électricité produite par Natrium. Mais la société espère mettre la centrale en service dès 2030.