Marghem: “Notre mix énergétique est prêt à être voté en cas d’affaires courantes”

Marie-Christine Marghem.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’ancienne ministre de l’Energie est déterminée à faire voter les textes pour prolonger le nucléaire, développer de nouveaux réacteurs et finaliser le mix belge si le gouvernement venait à être amputé.

Marie-Christine Marghem (MR – MCC), ancienne ministre fédérale de l’Energie, s’exprime à Trends Tendances au sujet du mix énergétique présenté ce mercredi par les libéraux francophones.

Un mix énergétique complet s’impose après l’accord sur la prolongation de deux réacteurs nucléaires?

J’ai envoyé mes fleurs au sujet de cet accord en séance plénière de la Chambre, mais en disant bien que celles-ci étaient périssables et qu’il y avait des épines. Dans l’après-midi même où l’accord était signé, le gestionnaire de réseau Elia a d’ailleurs précisé qu’il manquerait de la capacité pour les annés à venir.

Vous défendez dans une proposition de loi le prolongement de tous les réacteurs nucléaires?

Cela représente 6GW et c’est effectivement prioritaire pour combler ce manque dont parle Elia. Et cela vaut mieux que le gaz, sujet à la volatilité des marchés et qui émet beaucoup de CO2. Nous défendons aussi, pour la suite, l’investissement dans 8 GW de nouveaux réacteurs nucléaires, EPR dans un premier temps et SMR ensuite. Cela permettra de produire de l’hydrogène décarbonée localement, au lieu de l’importer de Namibie comme le propose la ministre: c’est du colonialisme énergétique.

Le nucléaire est une priorité, mais qu’en est-il du reste?

Nous plaidons évidemment pour la poursuite du développement du renouvelable, avec en priorité l’off-shore et le photovoltaïque. L’éolien terrestre coûte trop cher, se heurte à trop de résistances sociétales et les terrains commencent à manquer.

Vous oubliez le gaz?

Non, nous en aurons besoin, mais dans le cadre du CRM tel que je l’avais défini quand j’étais ministre: avant tout pour remplacer les centrales existants quand ces vieilles riquettes seront en fin de vie.

Pensez-vous pouvoir imposer cet mix énergétique durant cette législature, encore?

Je saisirai la moindre occasion pour faire voter les textes de loi qui sont prêts dès que ce gouvernement sera en affaires courantes, ce qui pourrait arriver.

Ah bon?

Il arrive qu’un gouvernement poursuive en affaires courantes lorsqu’un de ses membres estime qu’il n’est plus en phase avec sa politique ou qu’il ne peut plus réaliser la partie de l’accord auquel il tient. C’est arrivé avec la N-VA, à la fin du gouvernement de Charles Michel, quand ils ont refusé d’approuver le Pacte de Marrakech sur la migration. A l’époque, nous avions continué en affaires courantes et j’en avais profité pour faiter voter le cadre du CRM.

Faut-il lire entre les lignes de ce que vous exprimez là?

Non, je dis simplement que cela peut arriver, au vu de mon expérience de vingt ans. Nous avions également voté des dispositions importantes lors de la crise des 541 jours, en 2010-11. Je dis que nous sommes prêts et les propositions de loi sur le nucléaires ont déjà été cosignées par la N-VA et DéFi, qui affirment pourtant qu’ils ne veulent pas travailler ensemble.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content