“Les pompes à chaleur ont leur rôle à jouer dans la transition énergétique”
Aussi douloureux soient-ils, les prix élevés de l’énergie sont une occasion unique de se détourner le plus rapidement possible du gaz et des autres sources fossiles pour notre chauffage. Une des solutions pourrait être les pompes à chaleur, car « elles sont beaucoup plus efficaces que les chaudières électriques », selon la banque durable Triodos.
Face à la hausse soudaine des factures énergétiques, les particuliers autant que les entreprises ont souffert. Et si ce coup du sort était pour certains le coup de pouce nécessaire pour aller vers cette transition énergétique dont tout le monde parle, mais qui tarde tellement à se faire ?
“La crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine a fait prendre conscience à chaque ménage européen du véritable prix de notre dépendance aux combustibles fossiles”, explique Kay van der Kooi, gestionnaire d’investissement chez Triodos Investment Management. Et «aussi douloureux soient-ils, ces prix élevés sont une occasion unique de se détourner le plus rapidement possible du gaz et des autres sources fossiles pour notre chauffage », dit-il encore.
« Parler de transition énergétique implique des questions complexes qui sont longtemps restées très abstraites pour beaucoup de gens », souligne le gestionnaire. « Il n’était question que de parcs solaires ou éoliens, de réseau électrique et de fermeture de centrales au charbon. Alors que l’Union européenne vacille au bord d’une crise énergétique, il est devenu tristement évident à quel point nous sommes dépendants de l’électricité, du gaz et du pétrole dans notre vie quotidienne. Dans toute l’Europe, cela se traduit par des factures énergétiques élevées, tant pour les ménages que pour les entreprises. Le problème est soudain très tangible. »
Les investisseurs peuvent faire la différence
Et si aujourd’hui, plus personne ne doute des avantages et de la nécessité de la transition énergétique encore faut-il, pour pouvoir la mettre en en pratique, “c’est-à-dire avoir des connaissances spécifiques sur les questions énergétiques et savoir où les investissements ont le plus d’impact”, affirme encore M. van der Kooi. « En tant qu’investisseurs, nous pouvons faire une grande différence. Car il ne faut pas perdre de vue que cette transition concerne trois grands enjeux : l’électricité, la chaleur et la mobilité. Et il ne s’agit pas de simplement remplacer l’un par l’autre.”
“Ainsi pour les 1 200 mètres cubes de gaz qu’un ménage moyen consomme chaque année, il faudrait environ 12 000 kilowattheures d’électricité si l’on voulait remplacer le chauffage au gaz par des chaudières ou un chauffage électrique. Les factures d’énergie seraient alors multipliées par cinq”, selon van der Kooi. Pour éviter cela, les pompes à chaleur semblent, pour la banque durable, être une solution idéale, car elles sont beaucoup plus efficaces que les chaudières électriques.
La nécessité de solutions durables
Le savoir-faire juridique et technique ainsi qu’une bonne vue d’ensemble du marché des pompes à chaleur et des entreprises proposant des solutions font partie du puzzle, selon van der Kooi. La banque « éthique » néerlandaise cite ainsi l’exemple des Pays-Bas, où, depuis 2019, les nouveaux bâtiments ne peuvent plus être raccordés au gaz de ville. Des réglementations plus strictes sont en préparation également en Allemagne, et le gaz est par ailleurs en perte de vitesse au Royaume-Uni.
« Nous voyons d’énormes possibilités dans une poursuite énergique de la transition thermique. Mais les progrès réalisés et le potentiel d’investissement varient considérablement d’un pays à l’autre», conclut-il.
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