Le plus grand parc solaire de Wallonie, équipé de 90.000 panneaux, a été inauguré jeudi après-midi à Jemeppe-sur-Sambre (province de Namur). La nouvelle infrastructure devra alimenter en énergie le site d’Ineos Inovyn, spécialisé dans la production de vinyles.
Le parc s’étend sur 30 hectares, l’équivalent de 56 terrains de football. Sa production annuelle est estimée à 57.000 MWh, soit la consommation de 16.000 ménages environ.
Opérationnel depuis début septembre après un an de travaux, le parc fournira en énergie exclusivement le site de production d’Ineos Inovyn à Jemeppe. Il doit permettre de couvrir progressivement 10% de la demande en électricité de l’usine namuroise. “Inovyn consomme des quantités significatives d’énergie”, concède Geir Tuft, CEO d’Ineos Inovyn. Cette inauguration constitue une première mondiale pour l’entreprise chimique britannique, mais elle sera bientôt dépassée par un projet similaire développé au Texas sur une surface quatre fois plus grande environ, a ajouté le responsable.
Le parc namurois, baptisé Helios, a demandé un budget tournant autour des 50 millions d’euros. Sa réalisation a posé quelques défis techniques au maître d’ouvrage et à son partenaire, la société gantoise PerPetum Energy, spécialisée dans la construction et la maintenance de projets verts des grands consommateurs d’énergie. Il a en effet fallu enfouir une liaison de 70 kilovolts, sous la ligne de chemin de fer Charleroi-Namur notamment. Un forage à 20 mètres de profondeur a été nécessaire et les câbles ont été tirés sur une distance de 830 mètres afin de connecter directement le site au parc. “Cette connexion avec l’usine nous permet d’éviter tout risque de saturation du réseau”, expose Philippe Taranti, directeur du site jemeppois. L’entreprise spécialisée dans le PVC conservera ainsi un prix de l’énergie compétitif, malgré la volatilité actuelle sur les marchés.
“Les plastiques européens sont face à un déficit de compétitivité par rapport aux États-Unis et à la Chine, en raison de coûts énergétiques plus élevés, d’un accès plus limité aux matières premières et d’un paysage réglementaire difficile”, commente-t-on chez Ineos.
