Le nucléaire revient à un Sommet, mais Ecolo persiste à vouloir en sortir
Le Premier ministre, Alexander De Croo, organise avec l’AIEA un Sommet mondial jeudi au Heysel. Mais les écologistes, en lançant leur campagne, affirment toujours que le 100% renouvelable est possible.
Le nucléaire s’invite à la une de l’actualité. Le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), convoque une vingtaine de chefs d’Etat du monde entier, jeudi 21 mars au Heysel, avec un leitmotiv: le nucléaire doit faire partie du mix énergétique du futur.
La Belgique, insiste-t-il, dispose d’une expertise importante dans ce domaine, qu’elle doit perpétuer. Sous son bras, le Premier libéral tient le vote de la prolongation des deux réacteurs nucléaires les plus modernes, Doel 4 et Tihange 3, intervenu la semaine dernière, ainsi qu’un investissement de 100 millions pour le développement des SMR du futur.
La ministre fédérale de l’Energie, Tinne Va der Straeten (Groen), participera au Sommet de jeudi. Mais dans une interview au Soir ce week-end, elle soulignait qu’à ses yeux, “le secteur du nucléaire n’est pas encore au rendez-vous“. Pour elle, il faut encore gérer les questions de la sécurité et des déchets.
Les écologistes persistent
Lors du lancement de leur campagne électorale, ce week-end à Namur, Ecolo a abondé dans le même sens: “L’avenir, c’est le 100% renouvelable“. Les verts s’appuient sur des études démontrant qu’un mix énergétique composé entièrement d’énergies renouvelables est envisageable.
Parmi les scénarios soumis au bureau d’études EnergyVille, un seul contenait la fabrication de SMR et trois autres une augmentation considérable de la capacité de renouvelable, grâce à l’éolien off-shore en Belgique et à l’étranger. Résultat: c’est possible, a fortiori si une réduction de la consommation “raisonnable” est au rendez-vous.
« Sans affecter la croissance économique ni le confort des consommateurs », précise le coprésident d’Ecolo, Jean-Marc Nollet. Il serait question de réduire la part de la voiture pour le transport de passagers, de transférer une partie du transport de fret vers le rail et l’eau, de réduire les espaces de travail et des logements, de diminuer d’un degré de la température de chauffage et d’accélérer l’économie circulaire. … « Cela représente un potentiel de réduction de la demande de l’ordre de 15 GW », selon Ecolo.
Ligne de fracture pour juin
Voilà une ligne de fracture évidente pour les élections du 9 juin prochain. Les libéraux affirment désormais sans embages leur appui au nucléaire: c’était la cas du MR durant toute la législature, mais le Premier ministre, lui, devait jouer les conciliateurs, et est désormais vent debout en faveur de cette énergie. Les Engagés, DéFI et la N-VA font également campagne pour un retour de l’atome, et le PS y est plutôt favorable.
De quoi dessiner une future majorité fédérale? Les partisans du nucléaire espèrent secrètement qu’une majorité alternative se dégage avant cela, durant la période des affaires courantes.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici