Le professeur de l’ULiège insiste sur la nécessité d’investir dans les réseaux électriques, mais aussi d’adapter la législation pour éviter les blocages. Un black-out est possible, rappelle-t-il. Les politiques doivent prendre la mesure de l’enjeu.
Des investissements massifs sont annoncés dans les réseaux électriques. Tant Elia qu’Ores passent à la vitesse supérieure. Mais cela vient tard. Trop tard?
Damien Ernst, professeur à l’ULiège, a interpellé vivement le monde politique, à l’occasion d’un colloque organisé par le centre d’études du MR, mardi 30 septembre. “Vous êtes face à une crise électrique de la même nature que la crise Covid, clame-t-il. Vous devez passer en économie de guerre électrique!”
Sinon, il sera impossible d’en sortir, tanche-t-il
Lors d’un Trends Talk, le 8 août dernier, il nous déclarait déjà, en tirant les leçons du black-out survenu en Espagne: “Ce n’est pas que cela pourrait arriver chez nous, cela VA arriver, c’est sûr”. Car la multiplication des connexions au réseau crée une situation chaotique.
Des procédures d’urgence
Le professeur, entrepreneur également, souligne l’absurdité de la situation actuelle. “Je reçois le témoignage d’industriels et de PME me disant: ‘Damien, on a construit un bâtiment, on nous impose des bornes électriques, mais on ne peut même pas avoir accès au réseau!‘.”
La situation est aberrante et les politiques actuels “héritent d’une situation historiquement difficile”, souligne-t-il, faute d’action de la part des gouvernements précédents.
Damien Ernst évoque l’importance d’un dossier comme la boucle du Hainaut, qui doit assurer le transfert de l’énergie éolienne produite par l’île en mer du Nord vers l’intérieur des terres. Pour l’instant, tout est bloqué en raison de l’absence de permis et de certaines résistances citoyennes.
“La législation actuelle ne permet pas de surmonter une crise d’une telle ampleur, insiste-t-il. Il faut passer en mode guerre pour régler cette crise énergétique”. Cela doit notamment passer par des procédures d’urgence.