La partie la plus coûteuse de l’île énergétique d’Elia reportée

Princesse Elisabeth. L’île énergétique permettra à terme de rapatrier pas moins de 13 TWh par an d’électricité verte produite en mer du Nord.

Elia a décidé de reporter la mise en oeuvre de la dernière phase du projet de l’île énergétique Princesse Elisabeth, la plus coûteuse, a fait savoir le CEO du gestionnaire de réseau haute tension, Bernard Gustin.

Située au large de la côte belge, l’île énergétique devrait servir à acheminer vers les terres l’électricité produite par les nouveaux parcs éoliens offshore, mais aussi à nous connecter aux parcs éoliens installés ailleurs en mer du Nord. Le coût de construction de cette infrastructure a cependant explosé ces dernières années. Encore évalué à 2,2 milliards d’euros en 2021, le prix s’élève désormais à 7,5 milliards d’euros, en raison notamment de la composante courant continu, devenue beaucoup plus onéreuse. Plusieurs acteurs avaient alerté Elia sur l’impact financier de cette dernière phase.

Des parlementaires s’étaient notamment interrogés sur la hausse de la facture. Il y a quelques jours, les grands consommateurs belges d’électricité, réunis au sein de Febeliec, demandaient à Elia et au monde politique de renoncer à cette phase. Elia recommande donc de reporter la partie courant continu de l’île, la plus coûteuse, représentant plus de la moitié du budget. “Nous n’allons pas signer le contrat pour le courant continu en février.”  La construction de l’île n’est toutefois pas compromise. “Il s’agit d’un report, pas d’un abandon”, a souligné le responsable d’Elia.

Préoccupé par les coûts

Le nouveau CEO d’Elia, Bernard Gustin avait déjà indiqué vendredi qu’il était “préoccupé” par le coût de l’île énergétique Princesse Elisabeth. Il a également souligné l’importance d’une vision à long terme.

“Elia est une entreprise responsable, donc nous sommes préoccupés par les coûts. Mais nous devons aussi voir sur le long terme, il ne faut pas que nous regrettions notre décision dans 10 ans”, a expliqué Bernard Gustin. Le gestionnaire de réseaux a toujours défendu la conception actuelle de l’île, soulignant que les revenus et les bénéfices générés à long terme par l’infrastructure seraient déterminants. Elia devrait se prononcer concernant la nouvelle conception de l’île au cours du premier trimestre 2025, a encore précisé le nouveau CEO.

Un audit sur la conception et des coûts est en cours, ainsi qu’une étude de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg). Bernard Gustin a également fait part de sa volonté de diversifier géographiquement les activités d’Elia. “Nous sommes déjà un groupe international, mais la transition énergétique est plus large que la Belgique et l’Allemagne. Je pense que les États-Unis restent intéressants pour Elia. Nous disposons d’un savoir-faire unique que nous pouvons faire valoir dans un marché en développement.”

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