Dernière ligne droite pour le refinancement de cette filiale de l’entreprise liégeoise. Les promesses de l’hydrogène vert tardent à se concrétiser. Des acteurs comme Nethys, Resa ou Fluxys refusent de se lancer. Le moment est décisif.
Il faut sauver le soldat John Cockerill, empêtré dans les difficultés liées au retard pris par la filière de l’hydrogène vert. Une recapitalisation d’une centaine de millions d’euros est nécessaire pour sortir de l’ornière le département produisant les électrolyseurs.
“Il y a à l’évidence un problème de demande, concédait début mai le patron de Cockerill, François Michel, au Vif. Mais c’est essentiellement en Europe où l’on constate un écart entre la vitesse de déploiement de la production d’hydrogène vert et ce que d’aucuns souhaitaient il y a quelques années.”
Toujours est-il que le souci freine l’ambition de l’entreprise et si les autres marchés – Etats-Unis, Inde et pays émergents – sont prometteurs, cela n’en pose pas moins un problème de liquidités, au sujet duquel l’entreprise reste silencieuse.
Le recul des intercommunales
Il était déjà question en mai de la volonté d’obtenir une recapitalisation de quelque 100 millions d’euros. Selon L’Echo, ce mercredi, on serait entré dans la dernière ligne droite et des actionnaires historiques comme Wallonie Entreprendre, le fédéral SFIPM ou le groupe parapétrolier franco-américain SLB auraient accepté de contribuer.
Mais le tour de table doit être complété et des noms évoqués ont refusé de franchir l’obstacle. Il était question d’une intervention de Nethys, d’une branche de Resa ou de Fluxys, mais ces intervenants ont préféré décliner ou attendre.
“Trop risqué”, nous avait confié alors un membre influent d’un conseil d’administration.
Fin mai, le conseil d’administration de Resa Holding a effectivement décidé de reporter sa décision concernant une éventuelle participation financière au projet hydrogène porté par l’entreprise John Cockerill. Selon les informations de La Meuse, ce report équivalait à un abandon pur et simple du projet.
D’autres acteurs pourraient venir au secours de l’entreprise. Mais à ce rythme, après voir déjà brûlé les 230 millions d’une relance précédente, il conviendra d’être prudent.