Hedera et Be-Nuc, les organes chargés de gérer le nucléaire en Belgique restent dépourvus de tête
L’enjeu de Hedera et Be-Nuc est majeur: gérer les 15 milliards versés par Engie pour provisionner la gestion des déchets nucléaires et piloter les deux réacteurs prolongés de dix ans. Le fonctionnement risque d’être entravé, mettait déjà en garde Engie, début décembre. A l’Arizona de trancher?
Steven Vanackere, ancien vice-Premier ministre CD&V, n’est plus vice-gouverneur de la Banque nationale. Le gouvernement Vivaldi d’Alexander De Croo (Open VLD) n’a pas renouvelé son mandat à temps. Mais il est d’autres nominations en attente qui suscite de plus en plus d’inquiétudes.
Deux nouvelles structures pilotées par l’Etat belge restent sans dirigeants: Hedera et Be-Nuc. Celles-ci ont pourtant une mission fondamentale en lien avec le retour du nucléaire dans le pays. Le prochain gouvernement Arizona devra rapidement se pencher à leur chevet.
Deux missions fondamentales
Hedera abritera les fonds destinés à la gestion future des déchets nucléaires. En vertu du laborieux accord conclu avec Engie, il s’agit d’un montant de quelque 15 milliards d’euros. La désignation d’un responsable est d’autant plus urgente que cela… conditionne l’accord de prolongation des deux réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 pour dix ans: l’adhésion de Hedera aux accords conclus entre l’État belge et Engie est en effet une condition nécessaire pour concrétiser ce deal, rappelait Engie le 6 décembre.
“Nous comprenons que l’incapacité de Hedera d’adhérer à ces accords est due au fait que l’État belge n’a toujours pas nommé le président et deux autres membres du comité de direction”, écrivait Engie. “Toutefois, et compte tenu des progrès significatifs réalisés concernant la satisfaction des autres conditions préalables (par exemple, la récente déclaration de la ministre Van der Straeten concernant l’approbation prévue de la transaction par la Commission européenne au début du mois de janvier 2025), ces nominations doivent avoir lieu le plus rapidement possible.”
Be-Nuc, l’autre entité qui devra précisément gérer cete prolongation en partenariat avec Engie, reste elle aussi sans nominations à sa tête.
Arizona ou Vivaldi?
Le gouvernement Arizona, dont l’inclination pro-nucléaire est davantage perceptible que pour la Vivaldi, devra se pencher sur ses nominations au plus vite. Le formateur Bart De Wever a fixé une date-butoir fin janvier pour atterrir sur l’accord de gouvernement.
“Si l’Arizona, en cours de négociation, veut statuer sur ces nominations en tant que futur gouvernement, qu’elle y aille, a déjà souligne Tinne Van der Straeten (Groen), ministre sortante de l’Energie. Mais s’il n’y a pas de nouveau gouvernement, c’est à la Vivaldi de prendre la décision.”
Là aussi, la montre tourne.
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