Gaz, pétrole…: l’énergie est une arme de destruction massive pour Donald Trump

Donald Trump fait d e l'énergie une arme. (Photo by Mandel NGAN / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président américain, Donald Trump, utilise l’énergie pour favoriser ses entreprises et faire plier l’Europe comme l’Asie. Le sommet avec Vladimir Poutine en Alaska se tiendra avec, en toile de fond, l’exploitation des réserves et la volonté de faire des “deals”. Pendant ce temps, le pétrole dégringole, un autre curseur géopolitique important.

Le temps n’est plus à la crise énergétique et à l’inflation hors de contrôle, en raison de la guerre en Ukraine. Mais l’enjeu demeure majeur. Les Etats-Unis ont fait de l’énergie “bon marché” et made in USA une arme économique de destruction massive, notamment vis-à-vis de l’Europe.

L’air de rien, en contribuant à faire chuter le cours du pétrole, le locataire de la Maison Blanche pèse aussi sur le cours des événements géopolitiques. N’avait-il pas dit que “Poutine cessera de tuer des gens si le prix du baril baisse encore de 10 dollars”?

Ce qui ne l’empêcher d’être tenté par un “deal” avec son ami Vladimir pour rouvrir les vannes commerciales

L’Alaska, tout un symbole

Donald Trump a beau avoir situé l’Alaska… en Russie dans une de ses dernières conférences de presse – un lapsus sans doute révélateur -, il n’a pas choisi ce lieu par hasard pour le sommet avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Pour des raisons de sécurité, bien sûr, mais pas uniquement.

C’est en Alaska, en efet, que l’on exploite à nouveau le sous-sol et c’est par l’Alaska que devrait en effet passer un des grands projets d’infrastructure de locataire de la Maison Blanche, un gazoduc permettant de raccourcir le délai vers les pays asiatiques. Le projet suscite des réticences et une relative froideur des asiatiques, mais il s’inscrit dans un plan plus large. “Ce sera vraiment spectaculaire”, dit Trump.

Dans ses “deals” commerciaux sur fond de menaces, Donald Trump veille toujours à glisser un volet énergétique. L’Union européenne est ainsi forcée à acheter pour… 750 milliards de dollars d’énergie sur trois ans aux Etats-Unis, ce qui paraît démesuré aux yeux des experts. Les montants se chiffrent également en milliards pour la Corée du Sud ou le Japon.

Le gaz et le pétrole de schiste étaient au coeur du slogan martelé durant la campagne; ‘drill, baby, drill”. Forer sans entraves, voilà la mission, en quittant les accords climatiques. Dans son bras de fer économique, Trump veut poursuivre l’avantage compétitif qui profite à ses entreprises, tout en faisant plier ses alliés devenus des adversaires.

Le pétrole à double titre

Le président américain entend bien faire de sa puissance un des leaders du marché énergétique mondial. Objectif: inonder le marché pour en tirer profit. Une chute des prix permet de faire baisser l’inflation en interne et de répondre aux besoin de consommateurs friands d’énergie fossile, surtout à la pompe d’essence. Cela semble fonctionner: l’inflation a été stable en juillet aux Etats-Unis, en dépit des droits de douane, contenue par la baisse du coût du pétrole (- 9,5% sur un an).

Transition énergétique, bouge-toi de là. D’ailleurs, aux Etats-Unis, le gaz… est considéré comme un levier de la transition car il émet un peu moins d’émissions…

En faisant chuter les prix, Trump transforme, là encore, l’énergie en arme pour diminuer le trésor de guerre russe ou affaiblir l’Iran.

La tendance est nette. La semaine dernière, le baril de Brent a connu sa baisse la plus importante depuis juin, se rapprochant encore de son plus bas niveau de l’année.

Mercredi, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’attend à une forte baisse du prix du pétrole l’année prochaine, en raison d’une offre excédentaire et d’une demande en baisse. “Les derniers chiffres indiquent une faible demande dans les principales économies. La confiance des consommateurs restant faible, une reprise importante semble peu probable pour l’instant”, indique un rapport.

Un bémol à tout cela: les sociétés énergétiques américaines restent sceptiques, elles ont reculé en bourse de quelque 9% depuis le début de l’année.

Lire plus de:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content