Prix à la pompe: “Le marché des produits pétroliers est aujourd’hui un véritable écheveau”
Les prix à la pompe sont à la baisse. Une baisse que Bernard Keppenne, l’économiste de CBC, relativise. Il épingle un marché des produits pétroliers devenu extrêmement volatil. Voire illisible.
Bonne nouvelle pour les automobilistes : le prix maximum pour un litre super 95 à la pompe est retombé ces jours-ci en dessous de la barre 1,7 euro le litre, contre quasiment 1,9 euro il y a un an. Le prix maximum pour un litre de diesel se monte quant à lui de 1,725 euros le litre. Pas de quoi trop se réjouir, estime toutefois Bernard Keppenne.
Pourquoi relativisez-vous cette baisse du prix des carburants ?
Tout dépend de la période sur laquelle on regarde l’évolution des prix. Il y a certes une baisse permanente depuis le mois de juillet et par rapport au pic du mois d’avril. Mais on est quasiment au même niveau qu’en début d’année. La baisse est donc marginale.
Comment expliquer cette volatilité ?
Le marché des produits pétroliers est aujourd’hui un véritable écheveau. Le prix de l’essence et du mazout dépend de nombreux facteurs. Or il est très difficile de définir aujourd’hui les éléments qui l’emportent les uns sur les autres. Vous avez les tensions géopolitiques, le ralentissement en Chine, les perspectives de baisse de taux d’intérêt, la baisse du dollar, l’élection présidentielle aux Etats-Unis, l’Opep qui a réduit sa production, un arrêt de la production en Libye, etc. Tous ces facteurs engendrent pas mal de fluctuations, mais sans donner de tendance claire.
Cette situation va-t-elle perdurer ?
Oui, d’abord parce que le contexte géopolitique international reste plus qu’incertain. Les élections américaines auront lieu le 5 novembre. Nous avons encore deux mois devant nous. Ensuite parce que de nombreux points d’interrogation subsistent sur la croissance en Europe et en Chine pour les prochains mois. On espérait un rebond. Or celui-ci à l’air de s’éloigner de manière assez nette. La situation en Allemagne n’est pas bonne. Et la reprise en Chine se fait attendre.
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