La consommation mondiale de pétrole devrait fléchir en 2030

Extraction de pétrole à Muanda (Kongo- Central) La RDC écoule aujourd'hui 8 millions de barils par an, mais son potentiel est de 20 milliards de barils. © GETTY IMAGES

La consommation mondiale de pétrole devrait connaître « une légère baisse » d’ici 2030, marquant le premier signe de déclin durable de cette énergie fossile responsable du changement climatique — à l’exception de l’année atypique de 2020 liée au Covid. C’est ce qu’indique l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié mardi.

L’agence de l’énergie de l’OCDE estime que la demande mondiale d’or noir atteindra un pic d’ici la fin de la décennie, confirmant ses précédentes projections de 2023 et 2024. Elle prévoit une consommation de 105,5 millions de barils par jour en 2030, en léger recul par rapport au sommet attendu en 2029 (105,57 millions de barils par jour).

Malgré un climato-scepticisme persistant et l’appel de Donald Trump à « forer à tout va », « un pic de la demande mondiale de pétrole est toujours à l’horizon », assure l’AIE.

Aux États-Unis, premier consommateur mondial, la demande devrait commencer à décliner dès 2026, tandis que la Chine, deuxième consommateur, atteindrait son pic en 2028. Au Moyen-Orient, ce point culminant devrait intervenir en 2027, avant un recul dès l’année suivante.

Graphique de l’évolution de la consommation mondiale de pétrole de 1975 à 2023 – Source : BP Statistical Review of World Energy
Graphique de l’évolution de la consommation mondiale de pétrole de 1975 à 2023 – Source : BP Statistical Review of World Energy

L’Arabie Saoudite devrait enregistrer la plus forte baisse de consommation de pétrole en valeur absolue d’ici 2030, selon l’AIE, en raison du remplacement progressif du brut par le gaz et les énergies renouvelables dans la production d’électricité.

Pour l’agence, ce ralentissement mondial s’explique par un ensemble de facteurs : croissance économique atone, tensions géopolitiques et commerciales, essor des véhicules électriques et transition énergétique progressive.

Sans surprise, les projections de l’AIE s’opposent à celles de l’OPEP, qui qualifiait encore en septembre 2024 la sortie des énergies fossiles de « fantasme ». Lundi, l’organisation des pays exportateurs de pétrole a ainsi estimé que la demande mondiale de brut continuerait de croître de 1,3 million de barils par jour en 2025, comme en 2026.

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