Bart De Wever, à la tête d’une future majorité pro-nucléaire, envoie un message à Engie
Le président de la N-VA envisage déjà de prolonger les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 plus longtemps que prévu. Surtout, sa coalition devrait envisager la construction de SMR, notamment au port d’Anvers.
Bart De Wever, devenu formateur royal, vise la formation d’un gouvernement pour le 20 septembre. Avec son “humour british”, il séduit et promet d’être le “Premier ministre de tous les Belges”. Une façon de rassurer, de la part du nationaliste flamand. Cela ne l’empêchera pas de poser des choix forts, en rupture notamment avec les écologistes.
S’il y a un dossier sur lesquels les partis de l’Arizona – N-VA, CD&V, Vooruit, MR et Engagés – peuvent s’entendre “facilement”, c’est bien celui de l’énergie. La majorité qui se met en place est ouvertement prop-nucléaire et compte sur cette énergie décarbonée pour assurer notre approvisionnement futur.
Le message à Engie
Selon L’Echo et le Tijd, le formateur aurait déjà fait passer le message à Engie que son futur gouvernement demanderait à l’entreprise de faire tourner les réacteurs les plus modernes, Doel 4 et Tihange 3, “plus longtemps que prévu”. Le gouvernement sortant d’Alexander De Croo a déjà prolongé ces deux réacteurs de dix ans jusqu’en 2035. L’objectif est donc de réclamer une prolongation jusqu’en 2045.
Ce ne sera pas forcément une partie de plaisir. Les négociations avec Engie ont duré des mois, accouché d’un accord de plusieurs centaines de pages et des litiges financiers potentiels se font déjà le jour sur le coût du démantèlement. En outre, Engie est stratégiquement passée à autre chose, elle mise désormais sur le nucléaire et cette prolongation forcée va contre ses priorités.
L’avenir en SMR
Une telle prolongation donnerait le temps de préparer sereinement la suite. Le gouvernement sortant avait débloqué un budget de 100 millions pour préparer le nucléaire du futur. Les cinq partis autour de la table voient tous d’un bon oeil la construction de SMR, ces petits réacteurs susceptibles d’apporter une réponse plus ciblée aux besoins énergétiques. Problème: l’opérationnalité et le coût restent encore l’objet de questionnements.
Des réactions préparatoires ont toutefois déjà eu lieu… au port d’Anvers. Les industriels de ce carrefour économique stratégiques appellent une telle réponse de leurs voeux. Des opérateurs potentiels ont déjà été associés. Tant le nucléaire que l’enjeu anversois ne laisseront pas Bart De Wever insensible.
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