Après des années de croissance soutenue, les investissements climatiques stagnent en Europe

Les investissements climatiques stagnent en Europe, a mis en garde l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) mardi à Bruxelles, dans une étude qui pointe le retard en matière d’éolien et de rénovation énergétique des bâtiments.

Après plusieurs années de croissance soutenue, les investissements publics et privés favorables au climat dans l’UE sont passés de 491 milliards d’euros en 2022 à 498 milliards en 2023, selon ce rapport, soit une quasi-stagnation. Et les premières données recueillies pour 2024 laissent craindre “une baisse des investissements”, estime cet institut de recherche.

Ce rapport vient contrebalancer les “bonnes nouvelles” mises en avant récemment par la Commission européenne, qui considère que l’Europe est en passe d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030. Bruxelles a basé ses calculs sur les plans énergie-climat des Etats membres. Mais s’il est “facile de se fixer des objectifs, il est beaucoup plus difficile de les mettre en œuvre politiquement”, avertit l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui préside l’I4CE.

Le solaire sur la bonne trajectoire pour 2030

L’institut a calculé les investissements dans quatre secteurs: l’énergie, les transports, le bâtiment et l’industrie propre. Selon l’I4CE, 842 milliards d’euros seraient nécessaires chaque année pour atteindre les objectifs européens d’ici à 2030, loin des 498 milliards mobilisés en 2023. Et certains secteurs sont particulièrement en deçà des objectifs, notamment l’éolien et la rénovation du bâtiment ancien.

A l’inverse, le solaire est sur la bonne trajectoire, estime l’institut, qui salue aussi les performances énergétiques dans les logements neufs.

Le manque d’investissements est un “sujet d’inquiétude”, a reconnu la vice-présidente de la Commission européenne Teresa Ribera, présente au coup d’envoi des discussions. “Nous pouvons faire mieux”, a-t-elle assuré. “L’Europe a de nombreux atouts qu’elle n’exploite pas pleinement”.

Après une longue période de flottement, la Commission européenne pourrait présenter le 2 juillet son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2040. Dans ce rapport comme dans ses évaluations passées, l’I4CE n’a pas pris en compte les investissements dans le domaine du nucléaire. “L’énergie nucléaire n’a pas été incluse car il n’y a pas d’objectifs de l’UE pour ce secteur spécifique”, rappelle cet institut français, tout en reconnaissant qu’il y a un “grand débat” sur le sujet entre les pays européens.

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