Trafic aérien: des organisations veulent une taxe européenne pour les “grands voyageurs”

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Une taxe européenne sur les “grands voyageurs”, applicable à partir du troisième vol annuel, pourrait réduire les émissions de CO2 du secteur aérien d’un cinquième et générer des milliards d’euros pour financer la transition climatique. C’est ce qu’il ressort jeudi d’un rapport de Stay Grounded, un réseau d’organisations militant pour la réduction du trafic aérien, auquel l’association Bond Beter Leefmilieu a contribué.

“Actuellement, peu importe qu’une personne prenne l’avion pour rendre visite à sa famille pour la première fois depuis des années ou qu’elle effectue son dixième vol de l’année pour se rendre dans une troisième résidence secondaire: les deux paieront la même taxe pour ce vol”, constate Stay Grounded.


Selon le rapport, il serait plus équitable que les personnes voyageant fréquemment en avion contribuent davantage. Stay Grounded préconise donc une taxe progressive, en remplacement des taxes existantes, qui s’appliquerait à partir du troisième vol annuel (deuxième aller-retour). Le montant de la taxe, initialement fixé à 50 euros par vol, augmenterait ensuite par paliers de deux vols à 100, 200 puis 400 euros, avec des majorations pour les vols long-courriers et la classe affaires.


Le bureau d’expertise néerlandais CE Delft a calculé qu’une telle taxe entraînerait une baisse de 25% des voyages de passagers d’ici 2028 et une réduction d’un cinquième des émissions de CO2 liées aux vols. La taxe sur les vols fréquents rapporterait également 51 milliards d’euros supplémentaires à l’Union européenne par rapport aux taxes aériennes actuelles. Selon les organisations, ces fonds devraient être principalement investis dans les infrastructures vertes, les modes de transport durables et un fonds d’indemnisation pour les pays vulnérables face aux changements climatiques.


Elles soulignent que la taxe sur les vols fréquents proposée affectera principalement les personnes fortunées qui voyagent fréquemment, épargnant la majorité de la population qui ne prend l’avion qu’une fois par an au maximum.

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