Réindustrialiser la Belgique ? Oui, mais attention à la crise de l’eau

Sécheresse à Genappe, en mai 2023.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La Belgique fait partie des vingt-cinq pays en stress hydrique. La faute à la demande industrielle, qui représente 90% des besoins, selon le World Ressources Institute.

Réindustrialiser ! Le terme revient dans bien des discours politiques, à l’heure où l’Europe doit réinstaller des activités stratégiques sur son sol et alors que la Wallonie cherche à confirmer enfin son redéploiement. Le PS vient encore de remettre cette priorité sur la table en vue du scrutin de 2024.

Attention, toutefois, à un risque que l’on n’évoque pas assez, celui d’une crise de l’eau.

Dans le dernier rapport de l’Atlas des risques liés à l’eau du World Ressources institute (WRI), la Belgique figure en effet à la dix-huitième place et fait partie des vingt-cinq pays menacés de stress hydrique. Bahrein, Chypre, le Koweït, le Liban et le Qatar sont les cinq pays où la situation est la plus critique. Mais la Belgique est un sujet de préoccupation… en raison de son industrie. « La demande industrielle, qui représente près de 90% de tous les besoins en eau en Belgique, en est la principale cause », soulignent les responsables du WRI à la presse française.

« Une crise sans pécédent »

Le dérèglement climatique accentue évidemment ce risque d’une crise de l’eau. « Le monde fait face à une crise de l’eau sans précédent, exacerbée par le changement climatique », confirme le WRI. En Europe, les pays du pourtour méditerranéen – singulièrement l’Espagne, la Grèce et l’Italie – sont concernés. Pour être en stress hydrique, un pays doit utiliser 80% de ses ressources en eau, au moins une fois par an.

Pas moins de quatre milliards d’humains sont concernés par ce risque. Au rythme de l’évolution actuelle, près de 60% de la population mondiale sera concernée en2050. Certaines parties du monde sont davantage concernées, et risquent de devenir invivables : la situation est hautement critique en Asie du Sud (74% de la population exposée à un risque de stress hydrique très important), au Moyen-Orient et en Afrique (83% !).

Or, à l’échelle mondiale, la demande ne cesse d’augmenter en raison de l’activité industrielle et de l’agriculture intensive, tandis que l’explosion démographique met ces régions sous pression. Et les décideurs tardent à réagir « Tout le monde estime que la question de l’eau est très importante, souligne le WRI, mais chacun attend d’être plongé dans la crise pour en faire une priorité. »

Le Monde rappelle que durant l’été 2022, plus de 700 communes françaises ont dû être approvisionnées par des camions citernes et avec des bouteilles.

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