L’Europe n’investit pas assez dans la transition énergétique

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L’Europe doit investir massivement et plus rapidement dans la transition énergétique si elle veut rester “une puissance industrielle mondiale”, ont alerté vendredi les dirigeants de la Banque centrale européenne, de l’Agence internationale de l’énergie et de la Banque européenne d’investissement.

Les trois responsables en appellent aux gouvernements, à l’industrie et au monde de la finance, à l’occasion d’une réunion rassemblant des dizaines de décideurs à l’AIE à Paris. Accélérer la transition vers des énergies décarbonées sera essentiel pour la compétitivité des industries européennes et la stabilité financière du continent, plaident-ils. Or, l’investissement reste freiné par les incertitudes des politiques, la lenteur des procédures d’autorisation (dans les énergies renouvelables notablement), tandis que les industries subissent des coûts de l’énergie plus élevés qu’ailleurs.

Dans le même temps, Etats-Unis, Chine, Inde, Japon, Corée du Sud… déploient de vastes programmes pour renforcer leurs capacités industrielles, notent les trois institutions.

La réunion vendredi va se pencher sur les outils financiers et de politique publique pouvant permettre de dégager les financements, très élevés, nécessaires. Depuis l’an dernier, l’Europe a réussi à se détourner de son principal fournisseur d’énergie, la Russie, “plus rapidement que beaucoup l’imaginaient”, note le directeur de l’AIE, Fatih Birol. “Mais maintenant elle doit apprendre à se développer dans cette réalité nouvelle. Elle a besoin d’un nouveau plan directeur industriel pour tenir le rythme face aux autres économies. Or, nous ne voyons toujours pas comment elle va mettre ses ambitions en action. Les dirigeants doivent engager des actions fortes, et vite, pour permettre à la région de rester une puissance industrielle mondiale”.

Pour la présidente de la BCE, Christine Lagarde, “plus doit être fait pour pousser le marché vers la finance verte, ce qui réduirait les primes de risque et contribuerait à réduire les coûts de financement”.

La transition énergétique est une opportunité pour le monde, mais c’est aussi un défi car nos industries doivent rapidement embrasser ce changement, sinon elles risquent de se retrouver à la traîne”, souligne le président de la BEI, Werner Hoyer, pour qui “seul un investissement massif et rapide dans les technologies neutres en carbone permettra à l’Europe de garder son attractivité économique”.

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