Les risques météo coûtent déjà 0,14% de PIB en Belgique
Les ouragans, orages, inondations et tempêtes hivernales grèvent déjà le PIB de près de 0,4% rien qu’aux États-Unis, selon une étude de Swiss Re, qui réaffirme que le changement climatique pourrait réduire la croissance mondiale de 7 à 10% d’ici 2050. En Belgique, l’impact sur le produit intérieur brut se chiffre à 0,14%.
Actuellement, les Philippines sont toutefois le pays où l’impact des catastrophes naturelles sur le PIB est le plus élevé, représentant un manque à gagner de 3% en termes de croissance économique, selon cette étude publiée mercredi qui se base sur des données de 2022. “Le changement climatique conduit à des événements climatiques plus sévères, ce qui se traduit par un impact croissant sur les économies”, a déclaré Jérôme Jean Haegel, le chef économiste de Swiss Re, cité dans le communiqué accompagnant l’étude.
Pour comprendre comment les assureurs peuvent évaluer les risques, cette étude a cherché à dresser un état des lieux des répercussions des catastrophes naturelles les plus fréquentes sur le produit intérieur d’un échantillon de 36 pays. Les économistes de ce groupe, qui sert d’assureur aux assureurs, ont pris en compte les inondations, les tempêtes hivernales, les cyclones tropicaux et les tempêtes de type convectif sévères (orages), qui sont les quatre types d’incidents météorologiques les plus fréquents et les plus coûteux.
Les Philippines, le pays le plus touché
A cette aune, les Philippines ressortent comme le pays qui est déjà aujourd’hui le plus touché, suivi à la deuxième place par les Etats-Unis, puis par la Thaïlande avec un impact de 0,36% sur le PIB, l’Autriche (0,25% de PIB) et la Chine (0,22% de PIB). En France, l’impact sur le PIB se chiffre à 0,14%, au même niveau qu’en Belgique et en Allemagne. Cette évaluation donne un aperçu des implications économiques si les incidents météorologiques continuent de s’intensifier mais ne reflète pas tous les risques, avertissent les économistes de Swiss Re, l’ampleur réelle du changement climatique “restant difficile à prédire”, insistent-ils.
Elle ne tient pas compte, par exemple, des épisodes de canicule, expliquent les économistes de Swiss Re, qui se sont limités aux incidents météorologiques les plus coûteux pour pouvoir réaliser des calculs. Au niveau mondial, ces quatre risques représentent, à eux seuls, environ 200 milliards de dollars (184 milliards d’euros) de pertes économiques chaque année.
Si la réduction des émissions de gaz à effets de serre est “essentielle”, soulignent les économistes de Swiss Re, il est également “impératif”, selon eux, de prendre des mesures aidant à endiguer les pertes économiques, comme de revoir les codes et règlements de construction, construire des systèmes de défense contre les inondations et décourager le développement de bâtiments dans les zones les plus exposées au changement climatique.