Les Pays-Bas ont le feu vert pour lancer leur méga-projet d’enfouissement de CO2

Un champ gazier en mer du Nord. Les Pays-Bas veulent utiliser un tel champ, vide, pour y enterrer du dioxyde de carbone capté dans l'air ou dans l'industrie. (Photo by DANIEL SANNUM LAUTEN/AFP via Getty Images) © Getty Images

Le Conseil d’État des Pays-Bas a donné mercredi son feu vert à un méga-projet controversé de stockage de CO2 en mer du Nord, dont le lancement était initialement prévu pour 2026.

Une organisation néerlandaise de défense de l’environnement avait été en justice pour faire interdire la construction de l’infrastructure, estimant que les travaux seraient eux-mêmes synonymes d’importantes émissions oxydes d’azote.

“Le plan d’intégration et les autorisations environnementales dudit projet Porthos sont maintenus. Cela signifie que le projet Porthos peut se poursuivre”, a indiqué la plus haute juridiction administrative néerlandaise dans un communiqué publié mercredi.

Captage du carbone, une des pistes pour le zéro carbone

Le projet de captage et de stockage du dioxyde de carbone, communément appelé CCS, consiste à piéger directement le CO2 émis sur les sites industriels afin de le transporter par des conduits vers une réserve souterraine.

Il s’agit d’une des pistes pour atteindre le zéro-carbone, notamment pour les émissions de CO2 qui ne seront impossibles à arrêter à moyen terme. Le CO2 capté, au lieu d’être enfoui, pourrait aussi être réutilisé comme matière première, pour les carburants alternatifs (ou e-fuels) par exemple.

“Le projet n’affecte pas les zones Natura 2000”

Dans le cas du projet Porthos, le CO2 doit être conduit à l’aide de tuyaux sous-marins depuis le port de Rotterdam vers un ancien gisement de gaz dans le sous-sol de la mer du Nord déjà vidé de son contenu par une extraction antérieure.

Selon le Conseil d’Etat, les ministres néerlandais du Climat et de l’Aménagement du territoire, Rob Jetten et Hugo de Jonge, ont “démontré sur la base de données objectives” que le projet n’affecte aucunement les huit zones Natura 2000 – un réseau européen de sites naturels – environnantes. “Le projet entraîne une augmentation temporaire et limitée des émissions”, a-t-il conclu.

Avec environ un tiers du territoire sous le niveau de la mer, les Pays-Bas sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique, mais également l’un des plus gros émetteurs par habitant en Europe.

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