Les énergies renouvelables doivent tripler d’ici 2030, pour limiter le réchauffement à 1,5°  

Un rapport publié ce lundi par l’Irena (Agence internationale de développement des énergies renouvelables) donne le ton à un mois de l’ouverture de la COP28 à Dubaï. Il souligne l’impératif de multiplier par trois la production d’énergies renouvelables d’ici 2030 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C.

Un rapport de l‘Irena (l’Agence internationale de développement des énergies renouvelables) souligne la nécessité absolue de multiplier par trois la production d’énergies renouvelables d’ici 2030 pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C.

Pour se remettre dans une trajectoire acceptable, l’agence fournit, à destination des décideurs (industriels, politiques, société civile) bientôt réunis à Dubaï pour la COP28, des préconisations claires, basées sur l’étude des déficits actuels. Le patron de l’Agence, Francesco La Camera, prévient dans ce rapport que « la transition énergétique a dangereusement déraillée, exigeant une action collective immédiate et radicale. Ce rapport décrit les orientations que les gouvernements doivent donner en priorité pour accélérer la transition énergétique mondiale et maintenir une température de 1,5 °C » en plus par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900). 

Un soutien financier pour les pays en développement

L’urgence réside dans l’augmentation de la production mondiale d’énergies renouvelables, car les émissions de gaz à effet de serre sont à des niveaux record. Le rapport préconise de tripler la capacité mondiale d’énergie renouvelable pour atteindre 11 000 GW d’ici 2030 (le niveau actuel est de 3 382 GW), avec une grande part dévolue au solaire (5 457 GW) et à l’éolien terrestre (3 040 GW.).

L’investissement annuel moyen dans la production d’électricité à partir de sources renouvelables s’est élevé à 486 milliards de dollars l’année dernière, il devra presque tripler pour atteindre près de 1 300 milliards de dollars d’ici 2030. L’amélioration des réseaux électriques est, par ailleurs, essentielle.

L’Irena explore des solutions financières pour effectuer cette transition. Une réforme de l’architecture financière mondiale est suggérée pour soutenir la transition énergétique dans l’hémisphère Sud.  Car, les pays en développement doivent progressivement, eux-aussi, réduire leur dépendance aux énergies fossiles et moderniser leurs infrastructures énergétiques.  C’est pourquoi il est impératif de faciliter l’accès à des financements à moindre coût pour ces pays, tout en minimisant les risques liés aux investissements. Sinon, ces pays pourraient ne jamais être en mesure de participer à la transition cruciale à l’échelle mondiale. Un exemple frappant illustre la situation actuelle : entre 2000 et 2020, un montant total de 2 841 milliards de dollars a été investi dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale. Cependant, l’Afrique n’a bénéficié que de 60 milliards de dollars de ce total, représentant un peu plus de 2%.   

« Un défi colossal » 

Le rapport préconise également une augmentation des financements climatiques des banques de développement et la redirection des capitaux publics des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables. D’autres solutions de financement sont explorées, telles que les modèles de financement mixte, les coopérations transfrontalières et les réseaux électriques régionaux. Le défi est colossal, nécessitant 29 490 milliards de dollars d’investissements entre 2023 et 2030. 

 La COP28 doit se tenir du 30 novembre au 12 décembre prochain, à Dubaï. Lors de ce sommet crucial pour le destin de la planète, les participants devront intensifier leurs actions afin de respecter les engagements pris dans le cadre des Accords de Paris en 2015. Ces accords établissent les obligations, tant financières que structurelles, qui incombent aux pays développés en vue de lutter contre le réchauffement planétaire.

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