La Belgique serait un important exportateur de pesticides toxiques

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Six ONG accusent la Belgique d’exporter hors d’Europe des pesticides toxiques interdits au sein de l’Union européenne. Notre pays serait l’un des plus importants exportateurs, dénoncent-elles dans un nouveau rapport.

Selon ces ONG, le commerce et l’usage des pesticides sont en augmentation au niveau mondial. Entre 1990 et 2020, les ventes de pesticides ont ainsi grimpé de 60%, malgré les études scientifiques avertissant sur leurs effets néfastes pour la santé des agriculteurs, l’environnement et la biodiversité, soulignent SOS Faim, Broederlijk Delen, FIAN, Iles de paix, Viva Salud et Entraide et Fraternité.

Parmi les pesticides sur le marché, 207 substances sont interdites ou fortement réglementées à l’usage dans l’Union européenne sur base de propriétés chimiques problématiques. Pourtant, l’UE continue de les produire et de les exporter.

Entre 2013 et 2020, la Belgique aurait exporté 16 substances actives à usage agricole interdites au sein de l’UE pour un total de près de 50.000 tonnes vers plus de 70 pays tiers, affirment les six ONG. Ces substances transiteraient notamment par le port d’Anvers.

“Ces produits sont reconnus pour leurs effets cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR), particulièrement pour leurs premiers utilisateurs: les agriculteurs et agricultrices et les travailleurs et travailleuses agricoles”, signalent les six ONG.  Outre leurs effets délétères pour la santé, “ces substances actives toxiques fragilisent la sécurité alimentaire et les capacités de résilience des systèmes alimentaires”, dénoncent les organisations.

Pour des raisons de structuration des marchés et de coûts, les pesticides interdits en Europe peuvent par ailleurs se retrouver dans les assiettes des Européens. “Selon une étude de 2020, 74 substances actives interdites ont été retrouvées dans 5.800 échantillons de produits alimentaires importés en Europe. Sur plus de 1.600 d’entre eux, on a retrouvé du carbendazime (une substance exportée par la Belgique). Les aliments les plus touchés sont le thé (48-65% des échantillons testés) et les fruits tropicaux (papayes, goyaves)”, détaillent les ONG.

Selon ces dernières, “ce commerce, contraire aux engagements internationaux pris par nos dirigeants, nuit à la crédibilité de la Belgique vis-à-vis de la prise en compte d’enjeux globaux de développement durable et de transition agroécologique”. Elles exhortent le gouvernement fédéral à voter un arrêt des exportations de ces pesticides interdits et les gouvernements régionaux à faire cesser définitivement la production de ces pesticides.

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