Les objectifs de l’Accord de Paris “ne sont plus atteignables”, clame jeudi, dans son 26e Observatoire mondial des marchés de l’énergie (WEMO), le consultant Capgemini. “En intensifiant les efforts, il est encore temps de s’en approcher”, nuance-t-il cependant.
“Malgré des progrès significatifs en 2023 et des prévisions encourageantes positives pour 2024, le rythme de développement des énergies renouvelables n’est pas assez rapide”, expose Capgemini dans son rapport. Les émissions de gaz à effet de serre ont encore atteint un niveau record de 37,4 milliards de tonnes en 2023, selon l’Agence internationale de l’énergie, “loin des objectifs de l’Accord de Paris”, relève Capgemini. Cet engagement conclu en 2015 convenait de prendre toutes les mesures nécessaires afin de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle et même à +1,5°C de préférence.
“Le monde n’est pas sur la bonne trajectoire”
“Le monde n’est pas sur la bonne trajectoire (…) mais pourrait s’en rapprocher en déployant à grande échelle, au cours des cinq prochaines années, les technologies propres existantes – énergies renouvelables, batteries de stockage, chaleur décarbonée et production d’électricité nucléaire”, y compris les petits réacteurs modulaires (SMR), avance, dans le communiqué, Colette Lewiner, conseillère énergie chez Capgemini. Elle plaide également pour l’utilisation de l’hydrogène bas carbone pour “des applications à forte intensité énergétique telles que celles de l’industrie lourde”.
Il faudrait également accélérer le déploiement des énergies renouvelables, en particulier dans les pays dits en développement, plaide le rapport. Ces énergies “devraient pouvoir fournir au maximum environ 40% des besoins mondiaux”, estime le consultant. Si la croissance de la capacité totale des énergies renouvelables a atteint 14% en 2023 et que l’année 2024 “promet d’atteindre un nouveau record”, la progression est “bien en deçà de ce qui est nécessaire pour parvenir à zéro émission nette de carbone en 2050”. Le rapport plaide pour une accélération du développement “des énergies renouvelables stockables, telles que la biomasse ou la géothermie”
