Accord de gouvernement: mais où est passé le climat?
Les mesures pour le climat et l’environnement sont secondaires dans la Déclaration de politique régionale (DPR) wallonne présentée jeudi, regrettent plusieurs associations environnementales. Face aux enjeux, certains passages du document paraissent “contradictoires”.
Chez Canopea, la fédération des associations environnementales belges, l’heure est clairement à la déception. La place attribuée aux termes “environnement”, “durabilité” ou “transition juste” est réduite dans le texte, constate sa directrice, Sylvie Meekers. Ces thématiques restent “secondaires par rapport à une vision très utilitariste du territoire et des ressources”.
Les chapitres consacrés à la rénovation énergétique, à l’aménagement du territoire ou à la biodiversité sont vus positivement. Mais ils paraissent “contradictoires” avec la volonté de transformer des friches en parcs d’activité économique ou les investissements annoncés dans les routes ou dans les aéroports.
“On sent un déséquilibre entre les priorités environnementales et l’aspect de relance de l’économie“, résume Mme Meekers.
Gold plating
Elle cite aussi la volonté du futur gouvernement d’abandonner le principe de “gold plating”: la Wallonie se conformera aux demandes de l’Union européennes en matière d’environnement et de climat, mais n’ira pas plus loin. “Quand on sait qu’au niveau européen, l’ambition environnementale est aussi revue à la baisse, on se demande où l’on pourra encore trouver de l’ambition.”
Dans le domaine des PFAS – ces produits chimiques éternels qui ont défrayé la chronique l’an dernier après un scandale de pollution dans la région de Chièvres -, la DPR prévoit d’ailleurs de plaider à l’échelon européen pour un “haut niveau de réglementation”.
Manque d’ambition
De son côté, l’ONG Greenpeace, membre de Canopea, épingle un manque d’ambition quant aux énergies fossiles. Le gouvernement wallon “conditionne clairement la fin des subsides fossiles à une absence de menace sur nos activités économiques et à des alternatives technologiques, ce qui nous laisse présager d’un statu quo inacceptable”, relève Nadia Cornejo, porte-parole et conseillère politique chez Greenpeace Belgique. Le soutien aux aéroports ou au circuit de Spa Francorchamps n’est assorti d’aucune conditionnalité en matière de climat et d’environnement, dénonce-t-elle.