30% des agriculteurs bio pensent mettre un terme à leur engagement
Sans modification de l’état actuel du marché, près de 30% des agriculteurs bio pensent mettre un terme à leur engagement en faveur de l’agriculture biologique dans les prochaines années, ressort-il du premier baromètre des agriculteurs et des agricultrices bio de l’Unab, l’union nationale des agrobiologistes belges.
Les résultats de cette enquête – à laquelle ont participé 282 personnes, soit environ 15% des agriculteurs bio wallons – ont été présentés ce vendredi à Rixensart (Brabant wallon), en marge du congrès annuel de l’Unab.
“Les agriculteurs bios sont pour la plupart fiers et heureux d’être en bio, mais il reste des doutes sur l’avenir de la filière et un très important besoin de reconnaissance”, a expliqué Thierry Van Hentenryk, le porte-parole de l’union.
Ainsi, 42% des répondants se disent très satisfaits d’être en bio et 78% d’entre eux affirment en être fiers. Quant aux motivations qui ont conduit à ce choix, plus de huit sondés sur dix pointent l’environnement, juste devant la santé.
“Le bio est un facteur d’attractivité du métier agricole, notamment en termes de transmission des exploitations. C’est un choix individuel qui sert l’intérêt collectif”, a poursuivi le représentant de l’Unab.
Baisse du chiffre d’affaires
S’ils défendent leur engagement, les agriculteurs bio n’en sont pas moins inquiets alors que près de la moitié d’entre eux ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires, 10% faisant même état d’une “baisse critique”. La moitié des répondants estiment également que l’évolution du secteur ne sera pas positive.
Dans ce contexte, 50% des agriculteurs ayant participé à l’enquête plaident pour davantage de reconnaissance publique tandis que 40% estiment qu’une aide d’urgence est nécessaire. Ils en appellent aussi à l’agroalimentaire et aux autorités publiques pour vendre au juste prix leur production, pour renforcer l’information du grand public sur les bienfaits de l’agriculture biologique ou encore pour développer l’organisation des filières.