Dérives au sein de l’armée et dans la police: les “pommes pourries” de la Belgique

Les ministres de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) et de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), avec le Premier ministre. BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Selon le député Georges Dallemagne (Les Engagés), le malaise est plus large qu’annoncé dans les casernes. Pour le bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette, le fait qu’une enquête s’empare des “associations de malfaiteurs” à la police est révélateur. Tout va bien…

Le malaise est réel dans les pouvoirs régaliens de notre petit pays en pleine campagne électorale. Deux affaires remettent sur la table les effets d’un désinvestissement dénoncé depuis plusieurs années, mais aussi d’un estompement de la norme dans un pays gangrené par les trafics.

Au sein de l’armée, la ministre Ludivine Dedonder (PS) a dû laver le linge sale publiquement et dissoudre un peloton d’un bataillon à Amay, auteur de faits graves et de comportements dégradants. Abus de pouvoir, violences, comportements sexuels inappropriés… Cela fait désordre après d’autres affaires illustrant les liens de certains militaires avec l’extrême droite, au cours de cette législature.

Dans la police, en marge du drame de Lodelinsart qui a coûté le vie à un policier des forces spéciales, une enquête a été ouverte après l’arrestation de trois policiers de Charleroi pour “association de malfaiteurs” et “détournement”, ainsi que divulgation d’informations. Un doute subsistait au sujet d’un lien entre les deux affaires, selon la RTBF, même si le procureur du Roi en charge semble l’exclure.

“D’autres casernes?”

Politiquement, les deux affaires provoquent des débats. Bien sûr, ce sont, a priori, des cas isolés. Mais ce sont aussi des faits graves qui révèlent un malaise plus large.

Georges Dallemagne, député des Engagés et spécialiste des matières de défense, interpelle ce mardi.  “Je suis contacté par des militaires qui me disent qu’il n’y a pas qu’Amay, dit-il sur LN24. On me cite plusieurs casernes notamment dans la partie sud du pays et j’aimerais savoir de quoi il retourne.”

Et le député de s’inquiéter: “Certaines de ces violences sont là depuis plusieurs années mais nous n’avons pas été informés au Parlement de ces cas de menaces, de trafic de drogue ou de trafic d’arme.”

“Une plaque tournante”

Das le cas du drame de Lodelinsart, qui a coûté la vie à un policier des Forces spéciales pour la première fois, la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), insiste pour dire que l’unité était “bien préparée”. Un coup du sort? Ou des informations confidentielles auraient été dévoilées? L’enquête est en cours, mais tous les médias sont sur le sujet.

Paul Magnette (PS), bourgmestre de Charleroi, soulignait ce matin sur Bel RTL: “Je ne suis pas dans l’enquête, mais d’après le procureur du roi, il n’y avait pas de lien entre ces deux affaires. Moi, je me réjouis qu’il y ait une enquête, parce que quand il y a des pommes pourries dans le panier, il faut les identifier, les sortir et les sanctionner. On a besoin de forces de police en pleine capacité, intègres. S’il y en a dans le lot, et c’est une infime minorité, mais s’il y en a, il faut les écarter.”

Et d’ajouter: “La Belgique est devenue une plaque tournante pour le trafic de drogue ces dernières années (…) Il faut absolument continuer à engager des policiers pour avoir plus de policiers sur le terrain dans la lutte contre le trafic de drogue.”

Tout va bien…

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