Bugs techniques, crashs et autres pannes numériques sont le quotidien des comptables qui doivent entrer des déclarations fiscales sur les plateformes du SPF Finances. Ils tirent la sonnette d’alarme et appellent à un changement.
Le secteur du chiffre en a gros. L’Ordre des Experts-Comptables et Comptables Brevetés de Belgique (OECCBB) tire la sonnette d’alarme sur les problèmes techniques et pannes répétées des plateformes de déclaration en ligne. Il parle même de “dégradation structurelle” et appelle à une concertation durable avec le Ministre Jan Jambon.
“Chaque année, à la même période, les professionnels du chiffre sont confrontés à un phénomène désormais récurrent : l’instabilité chronique des plateformes fiscales de l’administration. Biztax, Tax-on-web et les portails associés sont aujourd’hui saturés, paralysant la capacité de milliers de cabinets à remplir leurs obligations déclaratives dans des délais raisonnables”, s’exprime l’ordre. “Ces défaillances ne sont pas conjoncturelles : elles s’inscrivent dans un problème structurel qui perdure depuis plus de vingt ans. Les infrastructures informatiques du SPF Finances, malgré les efforts répétés de ses équipes, ne sont manifestement pas configurées pour supporter la charge croissante liée à la digitalisation massive des obligations fiscales.” Une situation qui est synonyme de perte de temps et de surcharge mentale, souligne-t-il.
La date limite a été reportée suite aux défaillances, au 10 octobre. Un soulagement qui n’est que temporaire, selon l’Ordre, car cela ne remplace pas du temps de travail réellement exploitable. Il appelle à une réforme durable.
Appel à des solutions
Pour remédier à la situation, l’OECCBB propose trois pistes. La première est que l’administration s’engage à “améliorer la disponibilité effective des plateformes” et à communiquer de manière transparente sur les incidents ainsi que sur les périodes de maintenance.
La deuxième est d’octroyer un délai aux comptables qui montrent qu’il y avait bel et bien une indisponibilité, pour qu’ils puissent terminer leur travail dans des conditions normales.
Enfin, la troisième est de répartir les échéances en deux ou trois vagues, pour éviter cette congestion technologique qui survient toujours quand la date butoir approche.
Reste à voir si le gouvernement, qui a comme ambition de moderniser l’appareil d’Etat, entendra l’appel des experts-comptables.
Lire aussi | Le fisc a faim et il a nos données