Un sénateur américain décrypte les dessous des cryptos lancées par Trump, et ça décoiffe !


Chris Murphy est un sénateur démocrate du Connecticut, et il vient de publier sur les réseaux sociaux une explication éclairante, mais aussi effarante, de ce qui, selon lui, se cache derrière le lancement par Donald Trump de sa cryptomonnaie. Une opération qu’il qualifie de la « pire corruption de l’histoire présidentielle américaine ».
« C’est une pure arnaque », tempête Chris Murphy. Il explique : « Le « Trump coin », est une pièce mème (associée au président Donald Trump et hébergée sur la plateforme blockchain Solana, NDLR). Il n’a donc aucune valeur intrinsèque. Son prix dépend uniquement de la demande. Si beaucoup de gens la veulent parce qu’ils aiment Donald Trump, son prix augmente. Si personne n’en veut, son prix s’effondre ».
Des dizaines de millions perçus en commissions
Trump lance sa crypto monnaie le 17 janvier, trois jours avant son investiture. « Pourquoi ? Parce qu’il veut s’assurer que ses supporters MAGA, fous d’enthousiasme, achètent des paquets de ce crypto actif dès le départ, assène Chris Murphy. Ça a marché. Le cours est passé de 0,18 à 75 dollars l’unité. Sur le papier, la fortune de Trump a gonflé à 55-56 milliards. Puis le cours a chuté (il était jeudi soir à 13 dollars environ, NDLR). Beaucoup de ses supporters qui l’ont achetée au sommet ont perdu de l’argent ».
Cette chute du cours n’affecte pas le président américain, poursuit le sénateur, « car il touche une commission sur les transactions. Il a gagné 100 millions de dollars, probablement beaucoup plus, juste en frais de trading, tandis que beaucoup de ses supporters ont perdu des milliers de dollars.
Mais ce n’est pas le pire, poursuit Chris Murphy. Trump détient 80 % du total de ces « pièces », et il va en relâcher quand le cours remontera, parce qu’en plus des frais de transaction, il est payé sur cette première mise en circulation ».
Lire aussi| Trump Coin : une arme politique et financière
Faveurs en vente
Mais il faut faire remonter le cours. Comment ? En incitant à la corruption. « Qui est le mieux placé pour acheter un paquet de cryptos et faire grimper le prix ? Les gouvernements étrangers et les PDG milliardaires qui ont des intérêts commerciaux devant l’administration Trump, souligne Chris Murphy. Vous pourriez dire que c’est illégal, mais ça ne l’est pas. Rien n’empêche, par exemple, un oligarque russe d’acheter une tonne de « Trump coins » pour mettre directement de l’argent dans la poche de Trump. Et pire encore, nous ne saurons jamais si l’acheteur est un oligarque russe, un prince saoudien ou un PDG d’une compagnie pétrolière, parce que tout est secret ».
« Désormais, n’importe qui dans le monde peut essentiellement déposer de l’argent sur le compte bancaire du président des États-Unis en quelques clics », a tweeté Anthony Scaramucci, ancien directeur de la communication de la Maison-Blanche lors du premier mandat de Donald Trump. Chaque faveur — géopolitique, économique ou personnelle — est maintenant en vente, au grand jour. »
Lire aussi| Les “meme coins”, ces curieuses cryptos
Invitation à la corruption
Chris Murphy explique : « Quand Trump encaisse ses gains, il ne passe pas par une plateforme d’échange classique. Il passe par des plateformes chinoises non régulées. Parce qu’il cache quelque chose, avance Chris Murphy. Soit la source de l’argent, soit les personnes liées à lui qui reçoivent les paiements. Car sur une plateforme classique, il y aurait un minimum de vérifications. Mais les plateformes chinoises sont totalement opaques. Donc, bien que le Trump coin puisse sembler être une mode en ligne idiote et difficile à comprendre, cela pourrait finir par être la corruption la plus fondamentale de l’histoire de la présidence. C’est comme si Trump invitait les entreprises et les gouvernements étrangers à lui envoyer de l’argent en secret ».
La mécanique semble tellement bien huilée que Trump et sa famille ont multiplié les projets crypto plus ou moins sulfureux. Ainsi une ténébreuse affaire a été révélée voici une semaine, lorsque l’on a appris que bizarrement, les poursuites contre Justin Sun, un homme d’affaires chinois, propriétaire notamment de BitTorent et actif dans le domaine des cryptos, soupçonné de fraudes et poursuivi par la SEC (le gendarme américain des marchés), ont soudain été arrêtées, « dans l’intérêt des deux parties et l’intérêt public », disent les avocats de la SEC.
Y a-t-il un lien entre cette suspension des poursuites et le fait que Justin Sun avait investi 75 millions de dollars dans un autre projet crypto de la famille Trump, World Liberty, une crypto monnaie qu’il a vantée sur les réseaux sociaux et dont la famille Trump détient le droit de percevoir 75% des revenus ?
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici