Le “Robin des banques” espagnol remis en liberté par la justice

Quatre jeunes hommes se suspendent à un pont de l'autoroute B-23 à Esplugues, Barcelone, nord-est de l'Espagne, le 23 mars 2009, lors d'une manifestation contre l'arrestation d'Enric Duran, alias « Robin des Bois des Banques ». © Belga images

Le militant anticapitaliste espagnol Enric Duran, surnommé le “Robin des banques”, a été remis en liberté près d’un an après son placement en détention provisoire dans un dossier de blanchiment de cryptomonnaies, a indiqué lundi la justice française.

M. Duran, 49 ans, reste inculpé dans cette affaire. Placé sous contrôle judiciaire mercredi dernier, il a interdiction de quitter le territoire français et d’entrer en contact avec les autres inculpés, et obligation de fournir son passeport, de fixer sa résidence, de pointer et de régler une caution, a détaillé à l’AFP le parquet de Nanterre (région parisienne).

“Je vais m’adresser aux autorités compétentes pour être acquitté des charges qui pèsent contre moi et dédommagé équitablement pour l’année d’emprisonnement que j’ai subie et pour le coût économique que cela a représenté”, a réagi M. Duran dans un communiqué transmis à l’AFP.

Plusieurs autres personnes sont inculpées dans ce dossier, notamment pour escroquerie en bande organisée, dont deux sont toujours en détention provisoire, a ajouté le parquet.

Une information judiciaire avait été ouverte en mars 2024 pour blanchiment et escroquerie et bande organisée. Dans un communiqué de juin 2024, le parquet de Nanterre indiquait que des milliers de “plaintes de particuliers victimes d’un site frauduleux proposant des produits d’ameublement à prix modiques” avaient été recensées sur la plateforme de signalement en ligne THESEE du ministère français de l’Intérieur. “Les paiements des acheteurs transitaient sur une plateforme étrangère et ces derniers ne recevaient jamais les produits commandés”, avait précisé le ministère public, estimant à 4 millions d’euros le montant des ventes non honorées.

M. Duran est soupçonné d’avoir vendu, contre des euros, des cryptomonnaies à la personne se faisant passer pour le gérant du site de meubles. Lors de son arrestation, il avait assuré n’avoir à aucun moment été au courant que l’argent de son client provenait d’une activité commerciale illicite et servait à des fins de blanchiment.

Enric Duran s’était fait connaître en septembre 2008 en annonçant avoir “volé” à 39 banques un total de 492.000 euros, à travers une accumulation de crédits à la consommation obtenus grâce à de faux justificatifs de revenus. Il avait alors décrit son escroquerie comme un “geste individuel d’insoumission”.

Le militant avait été arrêté à Barcelone en mars 2009 à son retour d’exil à l’étranger, avant d’être libéré quelques mois plus tard. Il a depuis refusé à plusieurs reprises de se présenter devant la justice espagnole.

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