Le naufrage de la cryptomonnaie de Trump

Flop au démarrage de la cryptomonnaie de Trump : elle est loin d’atteindre les chiffres imaginés. Les investisseurs manquent à l’appel.

Donald Trump, s’il est élu en novembre, pourrait être le président de la crypto. Mais pour sa propre cryptomonnaie, les choses sont beaucoup moins roses. Le jeton numérique du nom de WLFI a fait ses débuts mardi, sur le site de World Liberty Financial (WLF), qui se veut comme une banque de la cryptomonnaie.

Rien qu’au lancement, il y a eu de nombreux soucis. Le site a crashé régulièrement et était inaccessible durant une bonne partie de la matinée et du début de l’après-midi, rapporte CNBC. Les ventes n’ont donc pas décollé, très loin de là :

  • Plus de 100.000 personnes s’étaient apparemment inscrites pour investir, indiquait WLF la veille. Mais mardi après-midi, seulement 4.300 portefeuilles uniques détenaient des jetons, selon les données d’Etherscan. Soit 4%. Le lendemain, il y en avait près de 8.500, contre 14.000 ce lundi. On ne peut pas vraiment dire que les investisseurs se jettent sur WLFI.
  • WLF a indiqué mardi avoir vendu 532 millions de jetons, à 1,5 cent chacun. Cela équivaudrait à une rentrée financière de près de 8 millions de dollars pour l’entreprise cofondée par Trump, mais ne représente que 3% du nombre de jetons initialement mis en vente (20 milliards). Mercredi, le site indiquait que 761 millions de jetons avaient été vendus (et quelques minutes plus tard, il affichait une erreur 403 et n’était plus accessible). L’adoption a encore ralenti par la suite : ce lundi, 919 millions de jetons ont été vendus.
    • On ne peut d’ailleurs pas les acheter en dollars, mais il faut les payer en d’autres cryptomonnaies.
  • Pour attirer des investisseurs, WLF avait fixé comme objectif de récolter 300 millions de dollars lors du lancement.

Entreprise obscure

Donald Trump et son entourage vantaient ce jeton depuis le mois d’août. Mais la hype n’a visiblement pas suivi.

A part cela, on sait en fait peu de choses sur WLF. Il n’y a par exemple pas eu de “livre blanc” ou de business plan, et les projets ne sont pas clairs. Tout ce que l’on sait, c’est que WLF veut à terme devenir une plateforme d’échange et de location de cryptomonnaies, et que les utilisateurs auront des droits de vote.

Reste à voir quel sera le rôle et le poids de la cryptomonnaie WLFI sur cette plateforme d’échange. Une plateforme d’échange qui négocie son propre jeton, cela peut nous rappeler le cas de FTX et de son effondrement (notamment car elle aurait “imprimé” cet argent à foison, pour boucher des trous de l’argent supposément volé sur les comptes des clients).

Et pour encore ajouter à la confusion : d’autres jetons au même nom ou au nom similaire ont entretemps vu le jour. On en retrouve neuf autres sur le site de référence du marché, Coinmarketcap.

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