Binance : la planète crypto à nouveau dans la tourmente
Un an après la faillite de FTX, c’est au tour de la plateforme de trading Binance et son fondateur Changpeng Zhao de mordre la poussière.
Pour la deuxième fois en un an, la planète crypto perd l’un de ses plus emblématiques représentants. Douze mois après la faillite de FTX, et quelques jours après que son fondateur Sam Bankman-Fried a été reconnu coupable de multiples chefs d’accusation qui risquent de lui faire passer le restant de sa vie derrière les barreaux, c’est au tour de son grand rival Changpeng Zhao (“CZ”) d’être rattrapé par la justice.
Amende record
Le fondateur de Binance a conclu avec les autorités américaines un règlement à l’amiable de 4,3 milliards de dollars pour éteindre plusieurs poursuites civiles et pénales dans le cadre d’une enquête judiciaire de plusieurs années sur la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde. Changpeng Zhao a par ailleurs plaidé coupable et accepté de démissionner de son poste de CEO. Celui-ci revient à Richard Teng, nommé directement dans la foulée de l’accord signé avec le département du Trésor et le gendarme de la Bourse des produits dérivés (la CFTC, pour Commodity Futures Trading Commission). Accord qui condamne également “CZ” à payer lui-même 50 millions de dollars d’amende.
Le paquet de sanctions imposé par la justice américaine pour une seule et même affaire est l’un des plus importants de l’histoire des Etats-Unis. Parmi les amendes marquantes imposées ces dernières années par la justice américaine, on se souviendra notamment de celle qui a vu l’assureur allemand Allianz payer 6 milliards de dollars dans le cadre de la chute de ses fonds Alpha ou encore des 9 milliards de dollars qu’avait acceptés de débourser le groupe bancaire français BNP Paribas pour avoir enfreint un embargo américain à l’encontre de plusieurs pays.
Terrorisme et blanchiment
Selon les autorités américaines, Binance n’a pas respecté les lois anti-blanchiment et a omis de signaler plus de 100.000 transactions suspectes avec des utilisateurs situés dans des pays sous sanction par les Etats-Unis, comme l’Iran (près de 900 millions de dollars auraient transité vers l’Iran via des comptes ouverts sur la plateforme), la Syrie ou des territoires occupés par la Russie comme la Crimée, Donetsk et Louhansk. Des utilisateurs parmi lesquels figurent également des trafiquants de drogue ou des réseaux pédophiles, ainsi que des organisations considérées par Washington comme des groupes terroristes, du Hamas à Al Qaïda.
Bref “le message doit être clair : utiliser les nouvelles technologies pour violer la loi ne fait pas de vous un disrupteur mais un criminel”, a déclaré le procureur général Merrick Garland, lors d’une conférence de presse conjointe avec Janet Yellen, et le patron de la CFTC, Rostin Benham, détaillant la transaction. Des mots qui dressent un tableau bien sombre non seulement à l’égard de Binance mais aussi à l’encontre de toute la planète crypto, décidément guère reluisante.
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