Commerce équitable : “Le prix reste le principal obstacle”

A l’occasion de la semaine du commerce équitable, Enabel, l’agence belge de développement dresse un bilan chiffré de la consommation fair-trade en Belgique. Si les Belges sont sensibles à ces produits, le prix reste le principal obstacle.

Le commerce équitable bénéficie d’une bonne image auprès des Belges. 66% d’entre eux sont convaincus que le commerce équitable peut contribuer positivement à un changement écologique et social. Malheureusement, cela ne se reflète pas dans notre consommation. “En 2023, les volumes des ventes de produits équitables semblent avoir diminué, pour la première fois depuis des années“, indique Enabel, l’agence belge de développement.

De manière générale, les Belges connaissent le commerce équitable (85%) et ont une attitude positive à son égard. Sept personnes sur 10 pensent qu’acheter des produits issus du commerce équitable offre de meilleures conditions de vie aux travailleurs et producteurs des pays du Sud global. Six personnes sur 10 pensent qu’acheter des produits équitables est une bonne chose pour l’environnement. Parmi la population, ils sont 19% à acheter régulièrement des produits issus du commerce équitable. Ce groupe des “enthousiastes” achète également des produits durables et accorde de l’importance à l’économie circulaire.

Baisse des volumes

Comment cela se traduit-il dans notre comportement d’achat ? En 2023, les Belges ont consacré en moyenne 42 euros à l’achat de produits issus du commerce équitable, dont 29 euros à l’achat de produits en provenance des pays du Sud global. Les ventes de produits équitables en provenance du Sud sont ainsi passées de 325.404.114 d’euros à 341.304.900 d’euros. Cela représente une augmentation de 4,89 %. Toutefois, sachant que l’inflation pour les produits alimentaires a été de 12,73% en 2023 sur base annuelle, et que les produits alimentaires représentent 97% des produits équitables vendus dans notre pays, il semble que l’on assiste à une diminution des volumes vendus.

Le prix comme obstacle

Le pouvoir d’achat étant la plus grande préoccupation des Belges, après la santé, il semble que le prix joue un rôle important lorsqu’il s’agit d’acheter des produits issus du commerce équitable. Plus de la moitié des Belges estiment qu’ils sont trop chers. C’est de loin le plus grand obstacle à l’achat de volumes plus importants de produits issus du commerce équitable.

Les Belges veulent être mieux informés sur le commerce équitable, un sentiment encore plus présent chez les jeunes, plus critiques à l’égard de ce dernier et plus demandeurs d’informations. Ce sont par exemple les revenus réels des producteurs, sur les différences de prix, sur les caractéristiques des produits ainsi que sur l’impact du commerce équitable sur les producteurs qui préoccupent les Belges.