Christophe Declercq : “Fais ce que tu veux, mais fais-le à fond”
Dans cette rubrique, nous interrogeons un·e entrepreneur·se sur sa manière de concilier style (de vie) et carrière. Cette semaine, nous découvrons la vie trépidante de l’antiquaire Christophe Declercq, fondateur de Passé Simple.
C’est l’histoire d’une passion qui est devenue un job à part entière. Étudiant en kinésithérapie plus par tradition familiale que par conviction personnelle, Christophe Declercq suivait déjà des cours d’histoire de l’art en élève libre tout en travaillant bénévolement chez un antiquaire le week-end. Par la suite, il a exercé le métier de kiné en parallèle avec l’activité qui lui tenait à coeur pendant une petite dizaine d’années.
Christophe Declercq (45 ans) gère aujourd’hui Passé Simple à partir d’un entrepôt à Liège et de dépôts d’antiquités design – meubles et objets – dans des boutiques. Sans oublier un pop-up store tout l’été à Knokke où il se sent définitivement bien et un e-shop à la rentrée. Rencontre avec un passionné parti de rien ou presque qui s’est fait une place au soleil grâce à son travail acharné.
Comment conciliez-vous vie privée et activité professionnelle ?
Christophe Declercq : “Je n’ai pas de recette miracle. Avec ma compagne, nous formons une famille recomposée avec quatre enfants de 8 à 22 ans. J’ai la chance qu’elle gère en mon absence car je travaille la semaine et le week-end. La petite fille que nous avons ensemble est mon moteur. Les voyages permettent à notre famille de suivre ce rythme effréné. Nous en avons toujours en perspective. Nous partons à Ibiza le week-end du 15 août et à New York en novembre. Ces voyages m’offrent des moments de répit et de plaisir. Ils sont aussi ma manière de compenser les sorties cinéma avortées du samedi après-midi.”
Face à la généralisation du numérique, parvenez-vous à vous offrir des moments hors ligne ?
CD : “Je ne lâche jamais ma tablette ni mon GSM. Par respect pour les chineurs qui repèrent des pièces pour moi et sont susceptibles de me contacter à tout moment. C’est aussi ma façon de les fidéliser. Ce sont des contacts précieux dont dépend en grande partie la survie de mon activité. J’ai aussi découvert Instagram qui m’offre une vitrine sur mes concurrents. Je me prends au jeu de cette appli intuitive et enrichissante. En fait, le seul moment où je me déconnecte complètement, c’est à la montagne. J’y trouve un espace de liberté loin de mon univers.”
Que souhaiteriez-vous atteindre professionnellement ?
CD : “Mon but serait de me consacrer exclusivement au B2B. Travailler avec des architectes et des décorateurs qui partagent mes goûts comme Kevin Bona est très confortable. Dans un autre ordre d’idées, j’aimerais tout plaquer pour décorer une maison et accueillir des hôtes dans un pays chaud. Mais c’est une utopie.”
Comment vous habillez-vous pour travailler ?
CD : “Jeune, j’étais dingue de shopping mais aujourd’hui, par manque de temps, je privilégie le confort et les matières douces et agréables. J’adorerais m’habiller en Petit Bateau s’ils avaient ma taille (rires). Ma tenue se compose généralement d’une chemise, d’un jean ample et d’une paire de Stan Smith. Je prends en revanche le temps d’habiller ma fille pour lui transmettre l’importance des belles associations.”
Quel est le plus grand luxe à vos yeux ?
CD : “Voir ma famille et mes proches en bonne santé n’a pas de prix. Je dois avouer que je ne saurais pas comment gérer si ma fille tombait gravement malade. Je n’ai pas de rêve lié au luxe. J’aimerais avoir plus de temps pour découvrir le monde. Les voyages me permettent à la fois de m’évader et de faire le plein d’inspiration.”
Les voyages sont aussi ma manière de compenser les sorties cinéma avortées du samedi après-midi
Comment retirez-vous de la satisfaction de votre travail ?
CD : “En voyant le chemin parcouru depuis mes débuts. Quand on ne vient pas du milieu, il est plus difficile de percer. Aujourd’hui, j’ai plus d’expérience et de connaissances. Avec les années, j’ai acquis la confiance et la reconnaissance d’espaces de vente comme PIASA ou du bureau d’architecte Going East en charge des espaces de coworking Fosbury & Sons. C’est à la fois agréable et rassurant. J’ai accès à des pièces plus rares et de plus grande valeur. Je peux me permettre de prendre des risques car j’ai désormais une clientèle qui me suit. Cela dit, mon plus grand plaisir reste de les dénicher, pas de les vendre.”
Quelle est la meilleure leçon que vous a enseignée votre vie ou votre carrière ?
CD : “Fais ce que tu veux, mais fais-le à fond. Un enseignement que mon père m’a transmis et que j’essaie à mon tour d’inculquer à ma fille. Tout le monde est médecin dans la famille mais il a accepté que je vive ma passion à fond. Si cette philosophie n’évite pas les échecs, elle permet de ne pas vivre avec des regrets.”
Carrière & style
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