Worldline : un scandale qui ébranle la confiance des consommateurs

Des transactions illicites de plusieurs milliards d’euros ont été opérées cette dernière décennie par le géant des paiements Worldline, en particulier via sa filiale belge. Pour les consommateurs, ces pratiques pourraient accroître le risque de fraude, d’escroquerie ou de détournement de fonds.

Le géant européen des paiements Worldline est secoué par un scandale d’ampleur révélé par l’enquête journalistique “Dirty Payments”, coordonnée par le réseau European Investigative Collaborations (EIC). Elle met en lumière des pratiques douteuses au sein de sa filiale belge rapportent mercredi Le Soir et De Standaard qui ont participé à l’enquête.

Au cœur de l’affaire, des milliards d’euros de transactions illicites ou contraires à l’éthique ont transité pendant une décennie, impliquant des acteurs controversés tels que des casinos illégaux, des sites pornographiques, des réseaux de prostitution et des arnaqueurs en ligne.

Une filiale belge laxiste face aux risques

Depuis 2014, la filiale belge de Worldline a ouvert un département « haut risque » destiné à attirer des marchands à forte rentabilité, mais dont les activités sont souvent à la limite, voire en dehors, du cadre légal. De toutes les filiales du groupe disposant d’une licence pour opérer les paiements en ligne, la belge a les pratiques les plus douteuses et les procédures de conformité les plus lâches, rapporte le l’enquête du consortium de médias. Cette stratégie a permis à des transactions suspectes d’échapper à des contrôles rigoureux, comme l’a révélé une enquête menée par Visa en 2023, qui a détecté 76 millions d’euros de paiements douteux dans le portefeuille belge.

Par ailleurs, l’enquête Dirty Payments révèle un réseau de faux sites piloté par un ancien producteur hollywoodien reconverti dans le marketing numérique, qui a permis de détourner des dizaines de millions de dollars, sous la surveillance passive de Worldline révèle Mediapart.

Pour le consommateur, ces pratiques pourraient mener à un risque accru d’être victime de fraudes, d’arnaques ou de détournements de fonds. En effet, les plateformes associées à ces transactions peuvent masquer des pratiques malhonnêtes, allant de la vente de produits fictifs à l’exploitation de données personnelles sensibles.

Des conséquences invisibles mais lourdes

Au-delà du préjudice financier direct, le scandale Worldline expose les consommateurs à des dangers plus insidieux. La circulation d’argent sale, facilitée par ces paiements non contrôlés, alimente des réseaux criminels, ce qui peut indirectement renforcer des activités illicites sur le territoire belge. Par ailleurs, la confiance dans les systèmes de paiement électronique, désormais omniprésents dans notre quotidien, s’en trouve ébranlée.

Face à ces révélations, Worldline affirme avoir renforcé ses dispositifs de contrôle depuis 2023. Le groupe dit avoir résilié les contrats des commerçants non conformes et amélioré la surveillance des clients à haut risque. Mais pour les experts et les consommateurs, la vigilance reste de mise. La complexité des réseaux de paiement et la sophistication des fraudes exigent une transparence accrue et une régulation plus stricte pour protéger les usagers, tablent les experts.

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