Le spécialiste français des paiements électroniques accuse une lourde dépréciation d’actifs au premier semestre, sur fond de turbulences financières et judiciaires.
Worldline, acteur majeur des paiements électroniques en Europe, a annoncé mercredi une perte nette de 4,2 milliards d’euros pour le premier semestre 2024. En cause : une dépréciation d’actifs colossale de 4,1 milliards d’euros, liée à la baisse de valeur de certains actifs inscrits dans ses comptes.
Une performance commerciale en repli
Au-delà de cette charge exceptionnelle, le groupe a également vu son chiffre d’affaires reculer de 3,4 %, à 2,2 milliards d’euros, dans un contexte de consommation atone. Les résiliations de contrats avec des clients jugés à haut risque (HBR), afin de limiter les expositions à la fraude et au blanchiment, ont aussi pesé lourdement sur l’activité, tout comme les difficultés persistantes liées aux terminaux de paiement.
Worldline, maillon essentiel de la chaîne des paiements qui se rémunère en commissions sur ceux de ses clients, des marchands physiques et en ligne, table désormais sur une baisse organique de ses ventes en 2025, située dans le bas de la fourchette 1 à 10 %, mais prévoit un redressement progressif au second semestre de cette année, à mesure que les effets non récurrents s’estomperont.
Un passif lourd à digérer
Indépendant depuis sa scission d’Atos en 2019, Worldline accumule les revers : pannes majeures, révisions à la baisse de ses objectifs, perte de sa place au sein du CAC 40. Dernier coup dur en date : une enquête journalistique révélée fin juin, accusant le groupe d’avoir traité des milliards d’euros de transactions douteuses. Une affaire qui a entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire en Belgique pour soupçons de blanchiment.
En réponse, la direction de Worldline a initié des audits externes pour examiner ses activités les plus sensibles. Un chantier de transparence crucial, alors que la crédibilité de l’entreprise reste fragilisée.