En portant sa participation dans Commerzbank à 26%, UniCredit se rapproche du seuil décisif des 30%, qui l’obligerait légalement à lancer une offre publique d’achat. La bataille autour de la deuxième banque allemande prend ainsi une nouvelle tournure.
Depuis plusieurs mois, l’éventualité d’une reprise alimente tensions et résistances en Allemagne, où la perspective d’une prise de contrôle étrangère suscite des réticences. Mais face à la montée progressive de la banque italienne au capital, une OPA apparaît désormais comme un scénario difficile à éviter.
UniCredit est déjà active en Allemagne avec Hypovereinsbank (HVB) et entrevoit de bonnes opportunités de croissance dans ce pays, notamment sur le marché des PME. Les Allemands craignent des fermetures d’agences et des pertes d’emplois en cas de fusion entre Commerzbank et HVB.
Les autorités allemandes ne voient pas non plus une reprise d’un très bon œil. L’État détient 12% de Commerzbank, ce qui est désormais nettement moins que la participation d’UniCredit. Le chancelier Friedrich Merz a adressé une lettre au président du conseil d’administration de la banque allemande, Sascha Uebel, précisant que le gouvernement s’efforcerait de maintenir Commerzbank “solide et indépendante”. Tant l’autorité allemande de la concurrence que la Banque centrale européenne n’ont pas émis de réserve autour de la hausse de participation.